Dans une déclaration à France Inter, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) chargée de la justice transitionnelle en Tunisie, affirme que la France a commis des crimes dans le pays en 1956, alors qu’il était indépendant. Elle a demandé aux autorités françaises d’indemniser les familles des victimes selon le barème établi par l’instance qu’elle dirige.
«Les premières violations commises par l’État français à travers ses parachutistes et son aviation, c’est en juillet 1956», a-t-elle déclaré, ajoutant que «la Tunisie était indépendante, et ils ont pilonné tout le sud et ont tué des centaines de Tunisiens».
Quant à la question des indemnisations, Mme Ben Sedrine précise que, selon le barème établi par l‘IVD, «un homicide, c’est 200.000 dinars (environ 62.000 euros)». «Concernant l’affaire de Bizerte, multipliez par 5000 personnes pour faire la somme (environ 310 millions d’euros)», a-t-elle résumé.
L'Instance Vérité et Dignité a publié le 28 mars son rapport global consacré aux violations des droits de l'Homme qui couvre la période allant de l'occupation française de 1955 aux derniers événements de 2013. Dans ce document de plusieurs milliers de pages, l'IVD met en cause l'actuel Président de la République, Beji Caïd Essebsi, qui occupait le poste de directeur de la sûreté nationale en 1962, puis celui de ministre de l'Intérieur en 1965, sous la présidence d'Habib Bourguiba.