Plombée par des dettes estimées à quatre milliards d'euros, l’unique raffinerie pétrolière du Maroc a cessé toute activité en 2015, alors qu’en 2016 un tribunal a ordonné sa mise en liquidation.
Créée en 1959 par le gouvernement marocain, la raffinerie avait été cédée au groupe suédo-saoudien Corral en 1997. Pour le principal syndicat de la Samir, CDT, sa privatisation était une «grande fumisterie» réalisée «dans l'opacité la plus totale».
Depuis 2015, le Maroc est contraint d’importer la totalité de ses besoins en produits pétroliers, y compris en pétrole raffiné. Ainsi, selon l’Agence internationale de l’énergie, la fermeture de la Samir met «en péril la sécurité énergétique du pays».
Dans le même temps, le propriétaire de la raffinerie, le milliardaire saoudo-éthiopien Mohammed Al Amoudi, mène une bataille juridique contre l’État marocain auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). D’après le portail Médias 24, il réclame au Maroc 1,5 milliard de dollars pour «dommages subis» à la suite de la faillite de la Samir.