Aux États-Unis, les hommes d’affaires souffrent de la guerre commerciale avec la Chine. La perspective d’imposition de nouveaux droits de douane sur 300 milliards de dollars de biens chinois fait l’objet d’actuelles auditions publiques à la Commission américaine du commerce international. Lundi, au premier jour des auditions, 47 des 50 intervenants ont demandé que leur secteur soit épargné par les tarifs douaniers.
«Je pense que Trump restera sourd à l’opinion des hommes d’affaires, tant qu’il ne se retrouvera pas lui-même sous une pression politique qui le contraindra finalement à des changements. […] Il est parfaitement évident que pour le moment, leurs arguments n’exercent pas d’impact notable sur Trump qui a ses phobies et son électorat», a déclaré à Sputnik Lu Jian, professeur en Chine à l'Université d’économie et de finance du Sud-Ouest.
Et d’ajouter qu’il existait en fait très peu d’hommes d’affaires qui comptaient pour Donald Trump et dont il prenait les intérêts en considération.
«À présent, il importe pour Trump de renforcer ses appuis au sein de son électorat. Et son électorat, ce sont des personnes à bas et moyens revenus qui veulent travailler aux États-Unis. Ces gens-là ne pensent pas aux conséquences futures, à la croissance du coût de vie. Il leur est plus important d’obtenir des emplois ici et maintenant», a expliqué l’interlocuteur de l’agence.
Selon les médias, à la veille des auditions publiques, les patrons de centaines d'entreprises américaines - dont les géants de la distribution Target et Walmart- ont adressé une lettre à Donald Trump pour l’exhorter à renoncer à majorer les droits de douane et à signer un accord avec la Chine. Ils souhaitaient également l’avertir que cette nouvelle augmentation pourrait coûter deux millions d'emplois et réduire la croissance du PIB américain d'un point de pourcentage.