Igor Roudnikov, fondateur et rédacteur en chef du journal Novyé Koliossa à Kaliningrad, enclave russe sur la mer Baltique, a été arrêté en novembre 2017 et accusé d'avoir tenté d'extorquer un pot-de-vin à un haut responsable des forces de l'ordre locales.
Le parquet avait requis 10 ans de prison à l'encontre de M. Roudnikov, 53 ans. Mais un tribunal de Saint-Pétersbourg a décidé d'abandonner les accusations d'extorsion de fonds et de condamner le journaliste à 550 heures de travaux d'intérêt général pour «abus de pouvoir».
Le journaliste «a été libéré dans la salle d'audience», a indiqué le tribunal dans un communiqué.
«Je pensais que la justice triompherait... dans deux ou six ans, mais je n'ai pas imaginé que cela puisse se produire aujourd'hui», a réagi M. Roudnikov.
Les partisans de M. Roudnikov dénoncent une affaire montée de toutes pièces en représailles à son travail de journaliste.
En juin 2017, son journal a accusé Viktor Ledeniov, le chef de l'antenne locale du Comité d'enquête russe, principal organisme chargé des investigations criminelles, de posséder une villa luxueuse non déclarée.
Quelques mois plus tard, M. Roudnikov a été arrêté et accusé d'avoir tenté d'extorquer 50.000 dollars à M. Ledeniov pour cesser, selon les enquêteurs, de diffuser dans les médias des informations négatives le concernant.
Le journaliste a rejeté ces accusations.
La libération d'Igor Roudnikov intervient peu après le dénouement de l'affaire d'un autre journaliste russe, Ivan Golounov, du site internet d'information Meduza, réputé pour ses enquêtes sur la corruption.
Arrêté début juin et accusé de trafic de drogue, il a finalement été disculpé et libéré après une mobilisation quasi sans précédent de la société civile russe et des médias.