Après avoir interrogé le ministre de l’Intérieur sur les violences policières contre des Gilets jaunes sur son lieu de travail, un technicien employé comme sous-traitant dans la société Scorpion à Rouen n’est plus autorisé à y exercer son activité professionnelle, relate la chaîne LCI.
Le témoignage de la personne concernée a été publié sur la page Facebook du groupe Rouen dans la rue:
«Il y a eu la visite de Castaner dimanche, j’ai pris mon courage à deux mains pour l’interpeller et lui parler, je lui ai dit "une pensée pour nos éborgnés". Suite à cet échange, ses RG personnels ont relevé mon identité, mes intentions et presque toute ma vie...».
En commentant la discussion avec l’homme d’État, le technicien a cité les propos de ce dernier:
«Voilà, j’étais en état de stress lors de l’échange je ne me souviens pas de tous ses mots par cœur. Il m’a fait un serment à la con sur ses CRS qui en prennent plein la gueule tous les weekends etc. Bref du grand Castaner. Puis il m’a dit "et vous, vous cautionnez ces abrutis de Gilets jaunes qui s’amusent à casser du flic tous les weekends". Dommage qu’il n’y ait pas eu de caméra à ce moment-là».
Interrogé par la chaîne, le patron de l’employé Pascal Bovin a dénoncé le fait que la mission du technicien avait pris fin à la demande du ministre de l’Intérieur, en soulignant que ce dernier n’avait reçu «aucune pression du ministère».
Le gérant de la société a motivé la fin de coopération avec le technicien par la violation des règles de discipline de travail:
«Dimanche dernier, il était au studio, en poste. Quand il a appris la venue de Christophe Castaner, son comportement aurait changé. Puis il est sorti du studio - il a donc quitté son poste - pour interpeller le ministre. Notre studio est situé dans une zone sécurisée par la police. Dans ces conditions, il était difficile de le laisser dans cet environnement. Après ce qui s'est passé, nous lui avons dit que nous ne pouvions plus lui faire confiance et il a tout à fait compris».
Bien que le chef d’entreprise ait estimé qu’interpeller le ministre «ne se fait pas sur le temps de travail», le technicien s’en est indigné en précisant qu’il s’est fait «virer comme une m... du poste que j’occupais» et le considère comme un «licenciement abusif!».