«Les deuxièmes chambres, elles ne vivent pas dans la pulsion du quotidien, elles ont une vocation à rapprocher les points de vue. Tout le monde sait que j’ai, sur les sanctions, tout en étant solidaire, une position réservée parce que je pense qu’il est mieux de se parler que de s’ignorer. On peut avoir des points de vue différents, mais c’est en se parlant qu’on peut converger»,
Une rencontre entre élus français et russes peu commune à la vue des membres des délégations. Côté français, également présents aux côtés de Gérard Larcher, les sénateurs Jean Bizet et Pascal Allizard, respectivement présidents de la commission des affaires européennes et vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
«J’ai rappelé que, sur tous les grands sujets internationaux, on ne peut pas se passer de la présence de la Russie. Aucune crise au monde ne se règlera sans la présence de la Russie. Voilà pourquoi la France privilégie ce dialogue», déclare à la presse le sénateur Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
Côté russe, dans la délégation menée par Nikolaï Fedorov, premier vice-président du Conseil de la Fédération, on retrouve Vladimir Loukine, vice-président de la commission des affaires étrangères du conseil des affaires étrangères, qui fut notamment ambassadeur aux États-Unis sous la première présidence de Boris Eltsine.
«Nous sommes bien évidement totalement solidaires de la diplomatie et des directions que la politique étrangère a sous la conduite du Président de la République et du gouvernement, mais nous pouvons aussi donner notre avis et essayer de faire comprendre comment nous voyons les choses et ce genre de relations c’est positif, c’est-à-dire que nous allons faire rapport au ministre des Affaires étrangères de ce que nous avons entendu, le président Larcher en parlera au Président de la République, je crois que c’est ça le dialogue»,
Une rencontre interparlementaire franco-russe qui s’inscrit dans un cadre plus large, celui de la 20e session de l’Association des Sénats d’Europe (ASE) et qui s’est tenue à Paris du 13 au 15 juin. Créée dans les murs du palais du Luxembourg en 2000, celle-ci rassemble chaque année des représentants des États membres de l’Union européenne ayant un régime parlementaire bicaméral (13 sur 28, aujourd’hui), ainsi que d’États hors-UE tels que la Suisse, la Bosnie-Herzégovine ou encore la Russie. De plus, des représentants des Sénats de plusieurs pays du continent Africain ont été invités cette année à participer aux travaux.
«Il y a des lieux où on doit continuer à se parler», concluait ainsi Gérard Larcher dans son allocution devant la presse et les chefs des délégations parlementaires réunies dans l’imposante salle des conférences du palais du Luxembourg vendredi 14 juin. Une conclusion soutenue par une référence à François de La Rochefoucauld,
«Il n’est nulle difficulté qu’un homme ou une femme d’esprit ne puisse transformer en succès», assène à l’assemblée Gérard Larcher.
«Les Sénats par nature, sont des lieux de dialogues», répondait le président du Sénat à une question concernant la manière de relancer la coopération entre les gouvernements français et russe, tout en précisant que «cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de discussions, de points de discordance».