L’opération des avions allemands Tornado en Syrie et en Irak, qui devrait prendre fin en octobre, peut être prolongée à la demande de Washington qui compte sur Berlin pour la protection de ses soldats au sol, a annoncé le magazine Der Spiegel se référant à une lettre confidentielle adressée par le chef du commandement central des États-Unis (CENTCOM) Kenneth McKenzie au chef d'état-major de la Bundeswehr.
«La coalition a besoin du potentiel militaire de tous ses partenaires pour mener les opérations contre les extrémistes dans la région. Je vous demande donc respectueusement de poursuivre votre assistance en effectuant les missions de reconnaissance, le ravitaillement des avions en vol et en assurant la formation de soldats en Irak», indique la lettre du général McKenzie citée par Der Spiegel.
Selon l’hebdomadaire allemand, cette lettre pousse le gouvernement allemand à proroger le mandat des forces déployées depuis 2015 en Jordanie sous le nom de Camp Sonic.
Fin mai, Der Spiegel a annoncé que des négociations secrètes américano-allemandes sur le prolongement de cette mission au Proche-Orient se déroulaient depuis des mois. Berlin aurait fait savoir qu'il serait prêt à participer à la sécurisation d'une zone tampon dans le nord de la Syrie. Le chef de la diplomatie Heiko Maas, qui a visité vendredi 7 juin la base aérienne en Jordanie, a reconnu que les avions allemands pourraient y rester après le 31 octobre. Cette déclaration a été faite à l’issue d’une rencontre avec le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, note Der Spiegel.
Les soldats américains se trouvent dans le nord de la Syrie pour aider les Forces démocratiques syriennes (SDF) à combattre Daech*. Dans sa lettre, le général McKenzie a affirmé que la lutte contre Daech* en Syrie et en Irak était loin d'être terminée.
Le 19 décembre, Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient écrasé Daech* en Syrie, précisant que la lutte contre le groupe terroriste était la seule raison de la présence militaire américaine dans le pays. Mais il a ensuite insisté sur la création d’une zone tampon de 30 km dans le nord de la Syrie pour protéger les Kurdes et les FDS contre des attaques turques. Les FDS sont dominées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) que la Turquie considère comme une organisation terroriste et la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit en Turquie.
*Organisation terroriste interdite en Russie