Mediapart révèle le 4 juin que Kamel*, un adolescent de 14 ans, a été blessé à la tête par un tir de LBD en marge de la manifestation des Gilets jaunes organisée le 8 décembre à Marseille. Le média rapporte que le mineur s’est vu prescrire une incapacité temporaire de travail de 21 jours.
«J’ai vu mon frère tomber, inanimé. J’ai voulu le secourir mais un policier m’a retenue en m’étranglant et en m’écrasant avec son bouclier. Je lui ai dit, “laissez-moi, c’est mon petit frère qui est blessé”. Il m’a répondu: “Je m’en fous, tu ne vas pas voir ton frère”», a déploré la jeune fille.
Depuis, elle a entrepris toutes les démarches nécessaires pour que «la justice retrouve le policier coupable de ce tir», car d’après elle, elle a fait face au refus du commissariat d’enregistrer sa plainte.
«Ils m’ont affirmé d’abord qu’il s’agissait d’un gendarme et non d’un policier et ils m’ont dit qu’ils ne prenaient pas ma plainte sans rien me préciser de plus», a expliqué à Mediapart Djamila qui a alors décidé de prendre contact avec un avocat pour constituer un dossier.
Cet acte s’ajoute à une autre enquête sur des violences policières commises le même jour, à quelques centaines de mètres du drame. Comme l’avait alors révélé Mediapart, Maria,une jeune femme de 19 ans, avait été touchée par un tir de LBD à la cuisse, avant de s’écrouler et d’être violemment matraquée et frappée à coups de pied à la tête par des policiers.
Pour l’avocat de Kamel, Brice Grazzini, qui défend également Maria, «il est donc aisé de s’interroger sur la possibilité que les policiers qui ont tiré sur Kamel soient les mêmes que ceux qui ont attaqué Maria».