Au lendemain de l'acte 29 des Gilets jaunes, de nombreux manifestants qui ont été blessés lors des actes précédents du mouvement participent à une «marche des mutilés» à Paris pour dénoncer, entre autres, «un pouvoir illégitime» et «une justice à deux vitesses».
#SputnikVidéo | Lors d’une #Marchedesmutilés, Jérôme Rodrigues a évoqué une justice à deux vitesses. Selon lui, les policiers ne sont traités de la même manière que les citoyens ordinaires dans les procédures judiciaireshttps://t.co/mAISs9njrv pic.twitter.com/zRf1nnPucq
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Ainsi, Jérôme Rodrigues rappelle qu'«on est dans un pays de démocratie, on a le droit à la liberté d'expression».
«Et qu'est-ce que je reçois […] dans une démocratie? Je reçois une balle dans l'œil. Comme l'ensemble de mes copains, comme ceux qui ont eu une main arrachée. Il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui ne va pas. Et c'est là où ça m'attriste le plus», a-t-il indiqué.
«Ils ont su mettre en place une terreur. Une terreur politique pour aller au bout de leurs desseins», a-t-il détaillé.
Jérôme Rodrigues évoque également le respect de la législation dans le pays, rappelant qu'à l'école on lui avait appris «que la loi s'appliqu[ait] à tous», alors qu'aujourd'hui «on s'aperçoit que ce n'est pas vrai».
«On vit une justice à deux vitesses […] Les policiers sont exempts d'une certaine loi. Ils ne sont pas identiques apparemment par rapport aux citoyens», a-t-il dit.
Antoine Boudinet, qui a eu la main arrachée par une grenade lors de l'acte 4 à Bordeaux, s'est exprimé sans fard:
«On est sacrifié, on est mutilé pour l’exemple»: Antoine Boudinet, qui a eu la main arrachée par une grenade lors de l'acte 4 à Bordeaux, s’exprime sur les violences policières#Marchedesmutilés #Giletsjaunes #blesséshttps://t.co/mAISs9njrv pic.twitter.com/AHNN6dBoHd
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«L'État est prêt à sacrifier la main et les yeux de ses citoyens pour pouvoir ramener l'ordre. On est sacrifié, on est mutilé pour l'exemple […] L'État considère ses citoyens comme des dommages collatéraux […] et ce n'est pas grave s'ils sont blessés», a-t-il lancé.
Gwendal Leroy, blessé à l'œil lors de l'acte 10 à Rennes, rappelle que les policiers «ont chargé, ils ont tiré des grenades alors qu'on était non violents».
Il a précisé qu'au moment des faits, il n'y avait ni insulte, ni projectile lancé sur les policiers et par conséquent «aucune raison de lancer une grenade».
#SputnikVidéo | Gwendal Leroy, blessé à l’œil lors de l’acte 10 à Rennes, se souvient de ce jour et de ce moment, expliquant comment sa vie a changé.https://t.co/mAISs9njrv#Marchedesmutilés #Giletsjaunes #blessés pic.twitter.com/BzrhwOqaHn
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Pourtant, il ne regrette rien.
«C'est bizarre à dire, mais je préfère que ce soit arrivé comme ça, dans un mouvement social légitime, avec des revendications légitimes, contre un pouvoir illégitime», a-t-il martelé.
Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes le 17 novembre, 2.448 manifestants ont été blessés, selon le décompte de l'Intérieur à la mi-mai qui dénombre aussi 1.797 blessés côté forces de l'ordre.