L'enfant, surnommée Saybie par le personnel de l'hôpital Sharp Mary Birch de San Diego, est rentrée chez elle mi-mai, après cinq mois passés aux soins intensifs.
«C'était un joyeux nourrisson de 5 livres (2,3 kg environ), en bonne santé», souligne l'hôpital.
Les médecins avaient décidé de pratiquer une césarienne en urgence car des complications mettaient la vie de la mère en danger. Ils avaient annoncé à son père qu'il n'aurait vraisemblablement qu'une heure à passer en compagnie de sa fille avant qu'elle ne décède.
«Mais cette heure est devenue deux heures, qui sont devenues une journée, qui s'est transformée en semaine», raconte la mère dans une vidéo diffusée par l'hôpital.
«Cela a été le jour le plus effrayant de ma vie», assure la maman, qui a demandé à rester anonyme. «Je ne me sentais pas bien, et je pensais que c'était peut-être normal quand on est enceinte. Ils m'ont dit que je souffrais de pré-éclampsie», une forme d'hypertension artérielle qui est une cause majeure de mortalité maternelle.
«Ils ont dû la mettre au monde vraiment vite, et je leur répétais qu'elle ne survivrait pas, qu'elle n'avait que 23 semaines», poursuit-elle.
En moyenne, une grossesse dure 40 semaines environ et un foetus est généralement considéré comme viable entre 24 et 26 semaines.
Les très grands prématurés (moins de 28 semaines de grossesse) subissent fréquemment de graves complications, d'où leurs faibles chances de survie.
«Saybie n'a quasiment connu aucun des problèmes généralement associés aux très grands prématurés, comme des hémorragies cérébrales ou des problème pulmonaires et cardiaques», relève l'hôpital.
«Elle est miraculée, c'est certain», estime Kim Norby, l'une des infirmières qui a pris soin de Saybie tout au long de sa convalescence.
Selon le registre des plus petits bébés au monde, tenu par l'université américaine de l'Iowa, Saybie a battu le record mondial précédemment détenu par un enfant né en 2015 en Allemagne, qui pesait 7 grammes de plus qu'elle.
«Chaque vie est un miracle. Celles qui défient les probabilités encore plus», a déclaré à l'AFP Edward Bell, qui enseigne la pédiatrie à l'université de l'Iowa et qui supervise ce registre.
La maman de la petite fille va commémorer chaque année la date de sa sortie de l'hôpital. «Je me sens bénie. C'est le plus petit bébé au monde et c'est le mien!», dit-elle.