Avec l’échec de la tenue de l’élection présidentielle du 4 juillet en Algérie en toile de fond, Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe, a présenté mardi 28 mai à l’Assemblée nationale la position de la France sur la situation politique en Algérie. Pour la première fois depuis la démission du Président Abdelaziz Bouteflika, le chef de la diplomatie française a évoqué les revendications légitimes du peuple algérien, le processus électoral et la position de l’armée quant à la transition politique.
«En Algérie, nous sommes maintenant à trois mois du début de la contestation. Le Parlement a désigné un président par intérim dans l’attente d’une nouvelle élection qui devrait normalement avoir lieu le 4 juillet», a déclaré le ministre. «Le problème, c’est que pour qu’il y ait une élection, il faut qu’il y ait des candidats et, voilà, les candidats [de poids, ndlr] ne se manifestent pas», a-t-il ajouté, rappelant qu’«il y a deux candidatures qui ont été reçues par le conseil constitutionnel».
Selon M.Le Drian, dans le contexte de cet échec annoncé de la présidentielle, «il y a une situation très particulière où il y a des manifestations qui se poursuivent dans le pays, avec des aspirations profondes pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’Algérie».
Le 10 avril, le chef d'état-major de l'armée algérienne, Ahmed Gaid Salah, estimait dans communiqué du ministère algérien de la Défense nationale que certaines «parties étrangères, partant de leurs antécédents historiques» avec l'Algérie, tentaient de «déstabiliser» le pays et de «semer la discorde entre les enfants du peuple».