Dans une lettre adressée au chef de l’État algérien par intérim, Abdelkader Bensalah, dont Sputnik vient d’avoir une copie, Sid Ahmed Ghozali, ex-chef du gouvernement et ministre de l’économie (1991-1992), s’exprime sur la crise politique qui secoue l’Algérie depuis le début du mouvement de contestation populaire fin février. Sollicité par Sputnik, M. Ghozali a expliqué ne pas vouloir ajouter de la confusion à la situation dans son pays mais de rappeller ses positions passées et actuelles. Le document en question date du 21 avril et a été envoyé au chef d’Etat par intérim nommé le 9 avril suite à la démission de Bouteflika.
«Durant 20 ans, je n’ai cessé de mettre en garde à plusieurs reprises les tenants du pouvoir, contre trois péchés capitaux, sources inéluctables de la mauvaise gouvernance, à savoir: primo l’absence de culture du droit, deuxio le mépris vis-à-vis du rôle qui échoit à la société dans son propre fonctionnement, en particulier pour la mobilisation des énergies humaines créatrices de richesse, tertio le refus obstiné du pouvoir de rendre compte de ses actes, refus qui conduit de la sorte à s’auto-sacraliser», a-t-il écrit.
En conclusion, Sid Ahmed Ghozali a mis en garde que «l’inquiétude s’amplifie quand on mesure l’ampleur des dangers et des défis qui nous attendent demain en raison de la mortelle précarité enfantée par la mauvaise gouvernance».
Sputnik présente la copie de la lettre adressée par M.Ghozali au chef d’État par intérim: