Le Canada, prochain grand laboratoire de la protection de l’environnement? De nombreux écologistes l’espèrent. Deuxième plus grand pays au monde en superficie après la Russie, le Canada regorge d’écosystèmes à protéger.
«Montréal est en état d’urgence, le Premier ministre [Trudeau, ndlr], les deux pieds dans l’eau, dit qu’il va falloir se rendre à l’évidence: nous sommes en crise climatique, d’urgence climatique. Il faut être solidaire de ceux qui vivent aujourd’hui les impacts cruels, brutaux, du climat, mais il faut se mettre aussi en mode prévention», avait déclaré le leader du mouvement du Pacte pour la transition, Dominic Champagne, lors d’une manifestation à Montréal le 27 avril dernier.
Le succès des écologistes se fait ressentir au niveau du jeu politique. Les partis fédéraux et provinciaux parlent depuis longtemps d’environnement, mais jamais celui-ci n’avait été autant au cœur du débat. Au Parlement fédéral, les partis de gauche se disputent l’image la plus verdoyante. Sur les six partis représentés en Chambre, le Parti conservateur et le Parti populaire se démarquent, refusant de prendre part à la surenchère. Même le Bloc québécois, dont la vocation centrale est l’indépendance du Québec, a pris un virage vert. Les partis se définissent davantage par rapport à ce sujet.
«Le Premier ministre [Justin Trudeau, ndlr] a voyagé en avion privé à Tofino pour des vacances, il a voyagé entre la Floride et Ottawa quatre fois en trois jours... ce ne sont pas les actions d’une personne qui pense à une situation urgente», a déclaré M. Scheer au Parlement fédéral.
L’environnement au cœur du jeu politique
Elizabeth May a de bonnes raisons de croire que son parti a le vent en poupe. Le 7 mai dernier, les Verts ont remporté une victoire décisive en Colombie-Britannique, portant leur nombre de députés à deux lors d’une élection partielle. Une victoire historique pour les verts, dont le seul député était jusqu’alors leur chef. Signe des temps, un reportage de la chaîne Radio Canada montre même que des militants conservateurs songent à rejoindre les verts. Les enjeux liés à l’immigration expliqueraient toutefois aussi ce phénomène.
«Si la tournure des événements ressemble à ce que je pense qu’elle va ressembler, sans doute que dans dix ans, il y aura un grand besoin de leader du style autoritaire-progressiste. Et ça me fera plaisir à ce moment-là de répondre à l’appel», a déclaré le maire démissionnaire devant la presse à Montréal.
Luc Ferrandez ne ferme pas la porte à un retour en politique dans quelques années.
— Romain Schué (@RomainSchue) May 15, 2019
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L’environnement polarise de plus en plus l’opinion. Les Canadiens assisteront-ils à la naissance d’un nouveau clivage?