Caissière dans un petit supermarché parisien, Fatiha a expliqué dans une interview accordée au site marocain Le360 comment elle faisait le jeûne du ramadan loin du Maroc, son pays natal. Elle a confié préférer le faire à Paris: «Je préfère de loin faire le ramadan ici plutôt que chez moi à Casablanca!».
Pour Fatiha, «personne n’avait le droit de la juger» dans la capitale française.
«Ici, je jeûne pour moi, pas pour les autres, personne ne me stresse, personne ne veut me prouver qu’il est bon musulman. Dans mon travail, je ne change rien, personne ne peut savoir si je jeûne ou non. Même si certains imaginent que je fais le ramadan, ils ne font aucun commentaire. Jeûner est une affaire qui ne regarde que moi. Personne n’a le droit de me juger ou de me dire comment m’habiller durant ce mois particulier», a-t-elle expliqué.
«On dirait qu’ils jeûnent malgré eux, comme s’ils étaient condamnés à cesser de manger et de boire du lever du soleil à son coucher […] En fin de journée vous avez ces foules qui se précipitent au marché pour acheter de la chébakia [une pâtisserie marocaine très sucrée, ndlr]. Au moment du ftour [le repas pris chaque soir par les musulmans au coucher du soleil pendant le mois du ramadan, ndlr], ils se jettent sur ces trucs qui font mal à la santé, après on s’étonne que beaucoup de Marocains souffrent de diabète… Le soir, c’est une ambiance de fête, les cafés sont pleins, les embouteillages sont partout, bref ce n’est pas mieux que durant la journée», raconte-t-elle.
Elle a ensuite déclaré que c’était «la spiritualité qui caractérise ce mois sacré» qui lui manquait le plus.