L’euroscepticisme a pris de l’ampleur en tant qu’idéologie antieuropéenne ces derniers temps, non seulement au Royaume-Uni qui s’apprête à participer aux élections européennes, mais à travers toute l’Europe, affirme le magazine américain Foreign Policy. Cependant, les partis politiques qui avaient auparavant préconisé de quitter l’UE, ont changé leurs idées principales au cours des deux dernières années, est-il relevé.
Les partis nationalistes à travers l’UE se réunissent sous l’égide du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, qui appelle à une nouvelle Europe: non pas à la fin de l’Union européenne, mais à celle qui sera centrée sur la sécurité et qui pourra mieux gérer l’immigration et adopter une approche nationale, est-il précisé.
Cette évolution du discours des partis eurosceptiques est due au Brexit, poursuit le magazine. Si la sortie du Royaume-Uni de l’UE ne se termine pas en catastrophe, des partis europhobes reviendront à leurs idées initiales, selon le média.
Ces partis ont probablement réalisé que l’élection au parlement européen ne représentait pas une lutte entre deux visions opposées, l’une d’une Europe «ouverte, internationale» et l’autre d’une Europe «nationaliste fermée», explique Foreign Policy.
Répondant à la question de quelle serait la plus grande perte en cas d’effondrement de l’UE, des personnes interrogées soulignaient les avantages du marché unique qui seraient perdus, notamment, celui de pouvoir vivre, travailler et voyager dans tous les États membres de l’UE. Un autre profit à avoir été mis en valeur par cette enquête, c’est l’idée de l’UE en tant qu’acteur sur la scène internationale, capable de former un bloc contre les pays les plus puissants comme les États-Unis et la Chine, est-il précisé. Les valeurs européennes, notamment la protection de la démocratie et de l’état de droit, ont été également mises en relief.
Si les partis opposés au système ont compris que les opinions des électeurs sur le nationalisme étaient plus nuancées qu’elles ne l’avaient semblé lors de la crise migratoire de 2016, ils ont également réalisé que les Européens saturaient du statu quo, poursuit l’article. Les trois quarts des électeurs européens ont déclaré que leur politique nationale, celle de l’Europe ou les deux étaient en panne, selon l’enquête de l’ECFR du mois de février 2019. C’est pourquoi, l’idée de Matteo Salvini d’une Europe différente pourrait être fondée sur le bon sens, souligne l’auteur de l’article.