L'attitude souvent contradictoire des Tchèques envers l'adhésion du pays à l'Union européenne il y a 15 ans ne s'explique pas seulement par l'«approche absurde» adoptée par Bruxelles dans la question de la répartition des migrants, a déclaré à Sputnik le directeur de l'Institut des études internationales de Prague, Oskar Krejci.
«Les raisons en sont simples, la notion de l'intégration [européenne, ndlr], telle que la présente l'UE actuelle, ne fonctionnant pas dans plusieurs directions. […] Je répète qu'il ne s'agit pas uniquement de l'approche absurde de la répartition des migrants, bien que cela l'illustre très bien», a poursuivi le politologue.
Et d'expliquer qu'il était notamment question de la réaction tardive de Bruxelles à la tragédie des migrants.
«Il s'agit de l'incapacité à adopter des mesures contre ces membres de l'UE qui propagent la guerre et stimulent ainsi la migration, comme cela a été le cas suite aux bombardements de la Libye et à l'engagement de la France et du Royaume-Uni en Syrie», a précisé le Tchèque.
Selon ce dernier, les démarches du Parlement européen livrent souvent un exemple classique du comportement de la foule.
«Ses résolutions politiques sont en règle générale le résultat d'émotions et non de processus analytiques. C'est aussi le résultat d'une soumission aveugle aux initiatives des bureaucrates de la Commission européenne», a relevé M.Krejci, signalant par ailleurs «le manque de courage pour faire face aux pressions des États-Unis».
Il suppose que la situation changera radicalement à la résolution du problème du Brexit.
«Si le Royaume-Uni réussit à sortir de l'UE, des temps difficiles seront réservés aux europhiles, car des réformes radicales seront inévitables. Et si le Royaume-Uni n'en sort pas, l'arrogance des politiciens et des bureaucrates européens risquera d'augmenter dangereusement», a prévenu l'expert.
D'après le sondage exclusif réalisé par l'agence MEDIAN pour la Radio tchèque, 60% des Tchèques qualifient de positive l'adhésion du pays à l'UE, alors que 30% des sondés estiment que cela ne s'est pas justifié.
«Toujours est-il que l'actuelle phase d'intégration semble être une impasse», a dit Oskar Krejci, à propos des perspectives de l'Union européenne et de la place de la République tchèque en son sein à l'avenir.