Le risque d'un incendie susceptible de dévaster la charpente de la cathédrale de Notre-Dame de Paris avait été évoqué dès 2016 dans un rapport de l'universitaire Paolo Vannucci, spécialiste des questions d'ingénierie mécanique à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, annonçait le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore le lendemain du drame.
Dans un entretien au journal Marianne, M.Vannucci expliquait: «Le gouvernement Valls a estimé que rien ne devait filtrer des résultats de notre recherche, considérée comme sensible compte tenu des données que nous avions insérées dans ce rapport et aussi, des risques d'inspiration que nous avions également évoqués». Le risque d'incendie était particulièrement élevé, et son rapport préconisait des mesures qui n'ont jamais été prises, a-t-il confié au journal.
L'existence de ce rapport n'a pour l'heure pas été divulguée officiellement, souligne Le Temps dans un article consacré au rapport classé «confidentiel défense».
«Je ne comprends pas que l'on ne dise pas: "d'accord, nous avons un rapport certes sensible mais que nous pouvons tout de même utiliser". Pourquoi ne l'ont-ils pas fait? Je n'ai pas la réponse. À un moment donné, nous avons cessé de discuter avec le CNRS car nous avons compris que c'était inutile. […] Nous avions également organisé une réunion au ministère de l'Éducation nationale et il y avait des représentants de plusieurs ministères. Par conséquent, le gouvernement était tout à fait au courant», a indiqué le chercheur à Marianne.