Apocalypse locale: les explosions non nucléaires les plus puissantes de l’histoire

© Sputnik . Andreï AlexandrovitchUne explosion (image d'illustration)
Une explosion (image d'illustration) - Sputnik Afrique
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L’arme nucléaire est de plein droit considérée comme la plus meurtrière et la plus destructrice de toutes. Cependant l’histoire connaît des cas où des explosions non nucléaires ont rasé des villes entières, anéantissant des infrastructures et faisant plusieurs milliers de morts. L’une d’entre elles a eu lieu il y a 75 ans, le 14 avril 1944 en Inde.

Dans l'histoire de l'humanité il y a eu des explosions non nucléaires dont la puissance ne cédait presqu'en rien à une explosion atomique et qui détruisaient des villes entières avec leurs infrastructures et tuaient plusieurs milliers de personnes. Florilège de Sputnik.

L'explosion de Bombay

Le cargo britannique Fort Stikine est arrivé à Bombay le 14 avril 1944. Il a acheminé en Inde des lingots d'or pour un million de livres, mais aussi 1.700 tonnes d'explosifs (du trinitrotoluène et des munitions), ainsi que plusieurs tonnes de soufre, de caoutchouc, de coton, de bitume, d'huile de machine et d'engrais.

Lors du déchargement le feu est parti dans une cale. Des tentatives pour le maîtriser ont été entreprises d'abord par l'équipage, puis par les pompiers dépêchés sur les lieux. Quelques heures plus tard le feu a gagné les caisses d'explosifs et peu après tout le navire était en flammes. Des bâtiments portuaires au sol se sont embrasés. Une première explosion a retenti, arrachant ainsi la proue du navire. La deuxième fut encore plus puissante: les flammes et le panache de fumée ont atteint près d'un kilomètre d'altitude, des «bombes» brûlantes se sont mises à pleuvoir mettant le feu aux bâtiments alentour et à d'autres navires dans le port.

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Les explosions et les incendies qui ont suivi ont fait plusieurs milliers de morts et de blessés, plusieurs dizaines de navires et des centaines de bâtiments et d'entrepôts ont été détruits. Il a fallu deux semaines pour maîtriser l'incendie qui a causé des dégâts évalués à 20 millions de livres. Les habitants de Bombay disent encore souvent «avant l'explosion» et «après l'explosion».

La fin du «Baron»

Cependant, l'explosion de Bombay n'est pas la première du genre. Le 26 octobre 1916, le cargo «Baron Driesen» s'est amarré dans le port de Bakaritsa (Arkhangelsk) apportant de New York plusieurs milliers de tonnes d'explosifs, de munitions et d'armes. Une première explosion a pulvérisé la partie avant du navire alors qu'il était à moitié déchargé. Elle a laissé un cratère de plus de 60 mètres de diamètre. Son bruit a été entendu à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. Une autre explosion a suivi presqu'aussitôt. Le feu a gagné d'autres navires chargés eux aussi de munitions donnant lieu à une réaction en chaîne incontrôlable.

Des navires voisins, des quais d'embarquement et des grues portuaires ont été détruits, ainsi que plusieurs dizaines de bâtiments. Selon les données officielles, plus de 600 personnes ont trouvé la mort.

L'enquête a établi que l'explosion avait résulté d'un acte de sabotage.

Une collision fatale dans le port de Halifax

Une autre explosion non nucléaire d'une puissance inédite a été provoquée par un incendie à bord du navire de transport français Mont-Blanc à Halifax, au Canada, le 6 décembre 1917. Le Mont-Blanc est arrivé à Halifax afin de rejoindre un convoi pour traverser l'Atlantique après avoir récupéré à New York 200 tonnes de TNT, 2.300 tonnes d'acide picrique et plusieurs centaines de tonnelets de benzène.

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Il y a 30 ans, le spectacle aérien à la base de Ramstein tournait à la catastrophe
À l'entrée du port, une erreur de navigation a conduit à une collision entre le Mont-Blanc et le navire norvégien Imo. Les étincelles qui ont jailli au moment de l'impact ont enflammé le benzène déversé et le Mont-Blanc a pris feu. L'équipage n'est pas parvenu à atteindre l'équipement anti-incendie et a abandonné le navire sur les ordres du capitaine. Le navire ingouvernable a dérivé vers le rivage où des centaines de spectateurs s'étaient assemblés.

Au moment de la détonation, le Mont-Blanc se trouvait à plusieurs dizaines de mètres seulement du rivage. Selon les très rares témoins ayant survécu, après l'explosion, l'eau sous le navire s'est vaporisée découvrant le fond marin. Le bruit de la détonation a été entendu à une distance de quelques centaines de kilomètres de l'épicentre et des fragments du navire ont été retrouvés à une vingtaine de kilomètres du port. La ville a été presqu'entièrement rasée. Selon les données officielles, environ 2.000 personnes sont mortes (dont 1.600 personnes sur le coup) et 9.000 personnes ont été blessées (dont 6.000 gravement).

Des spécialistes ont estimé la puissance de l'explosion à trois kilotonnes de TNT (la puissance de la bombe d'Hiroshima est évaluée entre 13 et 18 kilotonnes).

Une île minée

L'explosion sur l'île allemande de Heligoland dans la mer du Nord a été organisée par les militaires britanniques. Base sous-marine allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, c'était une forteresse abritant de nombreuses fortifications sous-terraines et des batteries côtières. L'aviation britannique a largué sur cette île des milliers de bombes, mais n'a pas réussi à détruire les bunkers dont les murs avaient trois mètres d'épaisseur.

Après la capitulation de l'Allemagne, les Britanniques ont décidé d'anéantir toutes les traces de l'activité du Reich, mais aussi de détruire d'immenses quantités de leurs propres munitions. Ils ont transféré sur Heligoland 9.000 bombes anti-sous-marines, 4.000 ogives de torpilles, des dizaines de milliers de grenades et d'autres munitions.

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L'explosion non nucléaire la plus puissante de toute l'histoire (un tiers de la puissance de la bombe d'Hiroshima) a eu lieu le 18 avril 1947. Le panache de fumée et de flammes a atteint neuf kilomètres d'altitude. Le paysage de l'île a été entièrement modifié.

Réaménagée depuis, Heligoland est actuellement une curiosité touristique en Allemagne.

La catastrophe ferroviaire d'Oufa

En juin 1989, la plus grande catastrophe ferroviaire de l'histoire soviétique s'est produite au 1.710e kilomètre du Transsibérien non loin de la ville d'Oufa (Bachkirie). Le gaz liquéfié qui s'accumulait depuis plusieurs mois dans une dépression le long de la voie ferrée à cause d'une fuite a explosé sur le passage de deux trains qui se croisaient.

Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, deux trains de passagers, dont l'un en provenance de Novossibirsk à destination de la ville d'Adler, au bord de la mer Noire, et l'autre effectuant le trajet inverse, se sont croisés à près de 50 kilomètres de la ville d'Oufa. Les étincelles provoquées par le freinage des locomotives ont enflammé le gaz. La puissance de l'explosion a été estimée à 300 tonnes de TNT. Le poteau de flammes a été vu à 100 kilomètres alentour et l'incendie a gagné une superficie de 250 hectares.

L'explosion a détruit presqu'entièrement les deux convois avec les locomotives. L'onde de choc a arraché les arbres jusqu'à trois kilomètres à la ronde. Entre 675 et 780 passagers ont péri et plus de 600 personnes ont eu des brûlures et autres blessures.

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