Le scénario du Soudan diffère-t-il de celui de l’Algérie?

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Un Président destitué par l'armée après une forte mobilisation populaire: le départ du Président soudanais Omar el-Béchir, a-t-il quelque chose en commun avec celui de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika? Le Figaro évoque le sujet, citant plusieurs personnalités.

La situation en Algérie et au Soudan et les mouvements de protestation dans les deux pays ont été comparés par Le Figaro dans un article dont l'auteur accorde la parole à un diplomate et un journaliste. Ainsi, au Soudan, la répression a causé à ce jour la mort de 49 personnes. En Algérie, la protestation s'est jusqu'alors déroulée sans trop de heurts.

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La destitution du Président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans, peut-elle être comparée au départ du désormais ex-Président algérien Abdelaziz Bouteflika?

«Pas du tout!», indique un diplomate algérien cité par le journal qui évoque pourtant «les mêmes éléments de langage» d'Awad Ibn Auf, ministre de la Défense et vice-Président soudanais nommé à la tête du Conseil militaire de transition, et d'Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'Armée algérienne. Toutefois, l'intervention des militaires ne s'est pas faite de la même manière, a-t-il constaté.

«Ahmed Gaïd Salah a "recommandé" le départ du Président Bouteflika et encore aujourd'hui, il cherche des solutions dans le cadre de la Constitution. Au Soudan, l'armée est allée cueillir Omar el-Béchir à la présidence! C'est un coup d'État!»

En outre, le mouvement de protestation au Soudan a commencé beaucoup plus tôt, en janvier 2018.

«Ces dernières semaines, la mobilisation s'était un peu essoufflée, mais pour Bastien Renouil, ancien correspondant au Soudan, "les jeunes, très connectés, ont pu voir ce qu'il se passait en Algérie"», poursuit Le Figaro.

«Je pense que cela leur a donné de l'espoir et les a poussés à rester devant le QG de l'armée durant les six premiers jours du sit-in», a-t-il noté.

Et si en Algérie, la protestation s'est jusqu'alors déroulée sans heurts importants, au Soudan, un bilan officiel fait état de 49 morts.

«Enfin, le Soudan est une terre de conflits et leur Président est recherché par la Cour pénale internationale!», a encore fait remarquer le diplomate algérien.

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Le journaliste fait état également d'une société civile «très active et très organisée», «autre différence avec l'Algérie où la société civile, déstructurée, ne parvient pas à s'approprier le mouvement du 22 février», indique Le Figaro.

«Malgré la nature répressive du régime, les associations de défense des droits de l'Homme disent les choses. La presse écrite est aussi très courageuse. J'y ai vu une grande solidarité entre les associations, politisées mais non idéologisées, ouvertes sur le monde, qui travaillent sans complexes avec les ONG étrangères», a-t-il souligné pour conclure.

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