Même en temps de crise, la France cherche à maintenir sa coopération avec la Russie dans le monde d'aujourd'hui, hautement concurrentiel, où les partenariats de qualité aident à rester à flot, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik le président du centre Nauka Innov, Adrien Danière, un des organisateurs de la première rencontre franco-russe de l'industrie du futur qui s'est tenue le 11 avril à Moscou.
«La Russie a un réservoir scientifique, technologique extraordinaire», a-t-il constaté. «Durant l'URSS et encore aujourd'hui, je crois que la Russie est le seul pays qui a finalement fait des recherches, notamment sur la science fondamentale, sur à peu près tous les sujets. Il y a aujourd'hui effectivement une compétence scientifique extrêmement élevée et on retrouve justement cette appétence, notamment pour les mathématiques, pour la physique, pour la chimie entre la Russie et la France», entre qui existent déjà plusieurs «belles coopérations dans le monde académique».
M.Danière est heureux de «travailler en Russie sur le domaine technologique». Pour lui, c'est un «grand plaisir» et une «coopération gagnant-gagnant»:
«Aujourd'hui, dans un monde extrêmement concurrentiel, mondialisé, on est obligés de coopérer, de trouver des partenaires technologiques et de faire avancer ses industries. La France et la Russie ont toujours entretenu une collaboration stratégique de grande qualité et de grande confiance. Et c'est très important. Durant les périodes de crises et de sanctions, les entreprises françaises n'ont pas quitté la Russie», a-t-il insisté.
Comme champ prometteur de cette collaboration mutuellement bénéfique, Adrien Danière donne l'exemple du secteur spatial, mentionnant les accords passés par le Général de Gaulle avec l'Union soviétique et le récent lancement de la fusée Soyouz depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane. Mais ce secteur connait déjà une forte grandissante:
«Il y a une coopération très intense et très profonde dans le domaine spatial. Mais, aujourd'hui, on s'aperçoit, pour nous Français et nos amis russes, que c'est un secteur qui aujourd'hui a été complètement bouleversé. Il y a, par exemple, Space X, entreprise américaine qui est sortie un peu de nulle part et même sur des industries où il y avait des barrières très hautes à l'entrée, on s'aperçoit que tout est en train de changer.»
Le forum, organisé avec le soutien de ministère de l'Industrie russe, de l'ambassade de France en Russie et de l'alliance Russie Futur, a pour but de développer le dialogue bilatéral sur la transformation de l'industrie et de l'économie.
«C'est une chance inouïe pour la jeunesse française et russe de pouvoir se rassembler sur ces sujets-là. Donc, concrètement, ce qu'on attend, c'est plus de projets commerciaux, technologiques de coopération et, on l'espère, également de la coopération académique», a-t-il résumé, se félicitant d'ailleurs du soutien des autorités de son initiative.