Les premières conclusions du Grand débat ont été présentées par le Premier ministre Édouard Philippe. Son discours a également engendré les premières réactions d'une figure des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, éborgné lors d'une manifestation il y a plusieurs semaines.
Contrairement au Premier ministre qui a estimé ce débat «démocratique», il ne semble pas être satisfait de la procédure, non plus que des premières conclusions tirées par le gouvernement.
«Ils ont fait deux mois de débat pour qu'au final, la première information à ressortir, c'est une exaspération fiscale? Mais le 17 novembre, on est descendu pour quoi? À défaut de parler de violences, il aurait peut-être fallu nous écouter», a-t-il lancé, cité par l'AFP.
Il a exprimé son mécontent en qualifiant le Grand débat de «perte de temps et d'argent». Il regrette l'absence du référendum d'initiative citoyenne (RIC), l'une des revendications majeures des Gilets jaunes, et ironise sur les premières conclusions selon lesquelles le gouvernement devrait «baisser plus vite les impôts» sans trop croire que des pas dans cette directions seront entrepris.
«Depuis que je suis gamin, il n'y a pas une présidentielle sans qu'on parle du trop-plein de fiscalité, qu'on promette de baisser les impôts et au final, on n'en voit jamais la couleur.»
Qui plus est, selon Jérôme Rodrigues, les résultats ne pourront pas être considérés comme équilibrés parce que tous les citoyens n'ont pas été invités, selon lui, au dialogue. Il évoque notamment, ses «confrères» Gilets jaunes qui ont été bloqués loin des lieux des débats sans vraiment avoir une opportunité de s'exprimer.
«Les gens qui ont participé ne sont pas représentatifs de l'ensemble des citoyens de France. Nous, par exemple, en tant que Gilets jaunes on n'a pas forcément été conviés, on était bloqués dix kilomètres avant», déplore-t-il.
En guise de conclusion, Jérôme Rodrigues a assimilé ce Grand débat à «du grand blabla».
Après des mois de consultation, le gouvernement a livré ce lundi matin 8 avril sa synthèse de cette consultation nationale. Près de la moitié du gouvernement, les cinq «garants» du Grand débat, des citoyens, représentants d'associations et partenaires sociaux, maires, et une centaine de directeurs d'administration ont été réunis pour cette synthèse, baptisée «restitution», au surlendemain de l'acte 21 des Gilets jaunes.
Le verdict reviendra alors mi-avril à Emmanuel Macron. Les mesures en résultant pourront être distillées jusqu'à l'été.