La déclaration du représentant spécial américain pour l'Iran, Brian Hook, selon laquelle «23 importateurs ont réduit à zéro leurs importations de pétrole iranien» est appelée à produire un certain effet psychologique, a estimé, dans un entretien accordé à Sputnik, le spécialiste de l'Iran Nikolaï Kojanov, de l'Université européenne de Saint-Pétersbourg.
«Tout dépend de la technique du calcul. Au début, il s'agissait d'une vingtaine de pays, dont certains pays de l'Union européenne et les pays du Sud-Est asiatique qui ont cessé d'acheter le pétrole iranien. Ledit chiffre a été cité pour produire un certain effet psychologique. Ce sont le retrait des Européens du commerce pétrolier et la réduction des volumes du brut achetés auparavant par les partenaires asiatiques de l'Iran qui sont effectivement graves pour Téhéran», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler qu'encore trois pays qui auraient renoncé au pétrole iranien n'avaient pas été cités.
«On pourrait sans doute parler là d'une manipulation par des faits. En effet, seulement 8 pays ont été exemptés du régime des sanctions, alors que l'Italie et la Grèce n'importaient pratiquement pas de pétrole iranien. Il se peut qu'il s'agisse de ces deux pays et, peut-être, encore du Japon», a supposé l'expert.
Il a reconnu que pour le moment, les États-Unis avaient réussi à atteindre leur objectif en réduisant les exportations iraniennes autour de 1 à 1,2 million de barils de pétrole par jour. Il leur serait difficile toutefois de baisser encore cet indice, car la Chine, l'Inde et la Turquie ne céderaient pas aussi rapidement.
«On ne doit pas non plus oublier des livraisons illégales de pétrole, dont nous ne connaissons évidemment pas les volumes réels. […] Toujours est-il que des temps difficiles s'annoncent pour l'Iran», a reconnu l'universitaire.
La Chine, l'Inde, l'Italie, la Grèce, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et la Turquie sont provisoirement exemptés de l'embargo américain frappant les importations de pétrole iranien. Ces pays peuvent acheter du brut à l'Iran jusqu'au 5 mai prochain. Les États-Unis ont déclaré que la prolongation de ce délai n'était pas prévue.