Des chercheurs de l'Académie russe de l'économie nationale et du service public auprès du Président de la Fédération de Russie (RANEPA) ont étudié la dynamique des émissions globales de dioxyde de carbone (CO2) provoquées par la combustion d'hydrocarbures dans le monde et ont analysé leur impact sur l'économie. Ces résultats ont été publiés dans la revue Ekonomitcheskaïa politika.
Les spécialistes de l'Institut d'études économiques appliquées de la RANEPA et du programme Climat et énergie du Fonds mondial pour la nature (WWF) ont analysé les causes de cette stabilisation pour parvenir à la conclusion qu'elle résultait du remplacement du charbon par le gaz, ainsi que du passage aux sources d'énergies renouvelables et aux centrales nucléaires en Chine et aux États-Unis.
Une réduction bénéfique des émissions
La principale conclusion pratique de cette étude, indiquent les scientifiques, est que la stabilisation et même la baisse des émissions de gaz à effet de serre est possible sans préjudice pour la croissance économique.
«Il a visiblement eu un découplage entre la croissance économique et la dynamique des émissions de CO2, même si une certaine corrélation sera encore observée pendant longtemps. Il est également évident que les pays sous-développés sont encore très loin d'une telle séparation», note Vladimir Potachnikov, chercheur au Centre de modelage économique du secteur énergétique de l'Académie russe d'Économie nationale et d'Administration publique.
Dans le même temps, il existe une sérieuse menace d'augmentation des émissions par les pays de l'Afrique subsaharienne suite à l'industrialisation de la région et à la hausse de la population jusqu'à un niveau comparable à celle de la Chine.
La Stratégie énergétique de la Russie à l'horizon 2035 prévoit une hausse du PIB de 80% dans un scénario optimiste avec une croissance de la production d'électricité de 30-35%, et de la consommation intérieure d'hydrocarbures de seulement 13-16%. Cela équivaudrait également à un découplage, en quelque sorte.
Les mesures nécessaires
Selon les scientifiques, plusieurs mesures doivent être prises pour accroître l'efficacité énergétique de l'économie et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
«Actuellement, le coût de l'énergie solaire et éolienne diminue. Au niveau international il peut même être inférieur à l'électricité fabriquée avec des hydrocarbures. L'introduction de sources d'énergies renouvelables devrait conduire à la réduction de la consommation d'hydrocarbures. Les capacités de production obsolètes et les installations des centrales électriques doivent inévitablement être modernisées ou remplacées par des systèmes plus efficaces, ce qui devrait réduire l'intensité énergétique du PIB», souligne Vladimir Potachnikov.