Gérard Mourou, l'un des trois lauréats du prix Nobel de physique de 2018, affirme que la durée de vie des déchets radioactifs pourrait potentiellement être réduite à quelques minutes au lieu de milliers d'années, rapporte Bloomberg.
L'énergie nucléaire a ses partisans: elle émet peu d'émissions et est produite à un prix relativement bas. Mais aucun pays ne peut prétendre avoir une solution complète pour traiter ses déchets toxiques. Greenpeace estime qu'environ 250.000 tonnes de combustible toxique usé sont actuellement réparties dans 14 pays, se fondant sur les données de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Selon l'AIEA, 22.000 mètres cubes de cette masse, ce qui correspond à peu près à un bâtiment de trois mètres de haut couvrant une surface de la taille d'un terrain de football, constituent un danger.
Le 17 avril prochain, la France ouvre son troisième débat public sur les déchets nucléaires afin de débattre du traitement d'environ 10.000 mètres cubes de déchets radioactifs produits collectivement par les 58 réacteurs du pays.
Le processus sur lequel travaille le chercheur consiste à modifier la composition du noyau d'un atome en le bombardant avec un laser. La recherche sur la transmutation est en cours depuis trois décennies, mais les efforts ont jusqu'ici été vains, à différents stades d'étude, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis et au Japon.
Cependant, l'étude de cette nouvelle méthode reste au niveau du laboratoire et la perspective de voir la transmutation utilisée au niveau industriel est complexe et coûteuse, concèdent des experts.