La visite du président chinois Xi Jinping en Europe a confirmé une fois de plus que le monde où dominaient les USA évoluait lentement mais sûrement vers un monde pluraliste dont les différentes puissances formaient un monde multipolaire, indique le site d'information Vestifinance.
L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni mènent depuis longtemps une politique commerciale développant l'intégration entre les pays du supercontinent eurasiatique. En 2015, le Royaume-Uni est devenu l'un des premiers pays occidentaux à adhérer à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), qui finance les projets de l'initiative chinoise «La Ceinture et la Route».
L'Allemagne et la France ont approfondi leur partenariat avec Pékin. Paris peut se vanter de liens historiques avec la Chine s'expliquant par la coopération entre la China General Nuclear Power Group (CGNPC) et Électricité de France (EDF) depuis 1978, ainsi que par les liens entre Airbus et les compagnies aéronautiques chinoises depuis 1985.
Ces derniers mois, l'Italie s'est rapprochée de la participation à ce projet chinois. La décision de signer un mémorandum d'entente entre Pékin et Rome indique que le nouveau gouvernement cherche à maintenir une position équilibrée entre Washington et Pékin dans certains secteurs. C'est également l'approche de l'Allemagne, qui a décidé d'approfondir ses relations avec Moscou dans la réalisation du projet Nord Stream 2 en dépit de la pression de Washington. L'Allemagne et l'Italie ont confirmé vouloir confier à Huawei la gestion du trafic 5G, indispensable dans un monde que l'internet des objets est appelé à dominer.
Washington ne comprend pas pourquoi certains pays sont déterminés à profiter des opportunités offertes par l'Asie. Le comportement de l'Italie est pour autant légitime. Les Italiens espèrent que le projet «La Ceinture et la Route» stimulera leur secteur industriel en déclin ces dernières années. L'aspiration de la Chine à stimuler les exportations de produits italiens est la force motrice de l'accord proposé entre Pékin et Rome.
Aucune capitale européenne, que ce soit Paris, Rome, Berlin ou Londres, n'a l'intention de rompre le traité de l'Atlantique nord avec Washington: cela est réaffirmé à la moindre occasion. Mais étant donné que Pékin adopte une position de plus en plus centralisée sur les questions relatives aux technologies, au capital pour les investissements ou à l'expansion des affaires, les changements de l'ordre mondial ne peuvent être stoppés, selon le média.
Le dernier obstacle est constitué par les pays à la politique atlantiste, qui estiment que les actions de Pékin sont un excellent prétexte pour appeler Washington à une ingérence plus active dans les affaires souveraines de l'Europe. Les pays baltes et la Pologne proposent les meilleures possibilités pour les politiciens américains. Cela leur offre la possibilité d'influencer les débats sur le Vieux Continent concernant les relations avec l'Est.
Lors de la visite historique de Xi Jinping à Rome, Wang Yiwei, collaborateur du Centre pour la Chine et la mondialisation, a noté que «dans le cadre du plan de coopération 16+1 entre les pays d'Europe centrale et de l'Est et la Chine, plusieurs pays ont signé des mémorandums d'entente avec la Chine pour la coopéraion au sein de «La Ceinture et la Route». A ce jour, les gouvernements de 16 pays d'Europe centrale et de l'Est ont signé des mémorandums d'entente pour coopérer avec la Chine. Pékin a déjà été signés 171 accords de coopération dans le cadre de «La Ceinture et la Route» avec 123 pays et 29 organisations internationales.»
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.