Les pilotes du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines, qui s'est écrasé le 10 mars dernier peu après son décollage d'Addis Abeba, ont suivi les procédures d'urgence établies par Boeing sans parvenir à reprendre le contrôle de l'appareil, a rapporté mercredi The Wall Street Journal, citant des personnes informées des résultats préliminaires de l'enquête.
Ils ont alors tenté de stabiliser manuellement l'appareil, sans succès, puis ont rétabli l'alimentation électrique, ce qui a eu pour effet de réactiver le système anti-décrochage, provoquant ainsi une perte d'altitude, a ajouté le journal.
Selon ses sources, «ces dernières informations sont tirées de l'exploitation des données téléchargées depuis la boîte noire de l'avion».
Après un premier accident, celui d'un appareil de la compagnie indonésienne Lion Air qui s'était écrasé en Indonésie en octobre, Boeing avait adressé aux pilotes une procédure à suivre en cas d'urgence pour déconnecter le système automatique de stabilisation en vol, destiné à éviter un décrochage de l'avion et à en reprendre le pilotage manuel.
Fin mars, une action en justice a été déposée contre la compagnie Boeing dans le cadre du crash de l'avion d'Ethiopian Airlines. La plainte est portée par une famille rwandaise auprès du tribunal fédéral de l'Illinois. La compagnie est accusée d'avoir conçu le système de contrôle de vol automatisé de manière défectueuse.
Auparavant, The Washington Post avait présenté des allégations contre Ethiopian Airlines concernant une politique inappropriée de la compagnie aérienne en matière de sécurité et d'exploitation du Boeing 737 MAX, allégations qui avaient été officiellement démenties par la société.