Le policier mis en cause dans la chute de Geneviève Legay, militante d'Attac, au cours d'une manifestation interdite des Gilets jaunes à Nice, a exprimé ses «sincères regrets» à la septuagénaire. Pourtant, il a rappelé n'avoir agi que «dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie», a indiqué son avocat Me Verrier.
«Mon client tient à exprimer ses plus sincères regrets quant aux conséquences de l'intervention des services de police causées sur la personne de Mme Legay et aux blessures qu'elle a subies à cette occasion», a écrit l'avocat dans un communiqué dont l'AFP a pris connaissance dimanche.
Me Verrier est revenu sur les conditions dans lesquelles son client a été appelé à témoigner. Entendu dès le lundi suivant les faits, il a indiqué avoir effectivement poussé une personne qu'il pensait être un homme. «Confronté ultérieurement aux images de vidéosurveillance, il s'est immédiatement reconnu dessus et a alors pu constater que l'homme qu'il pensait avoir poussé était en réalité Mme Geneviève Legay», précise l'avocat.
Vendredi, à la suite de ce témoignage, le procureur de la République de Nice a ouvert une information judiciaire pour le chef de «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique», confiée à plusieurs juges d'instruction.
Samedi après-midi, un cortège de Gilets jaunes et de militants de gauche et d'associations s'est rendu jusqu'à l'hôpital en signe de soutien à la blessée. «Attention, il n'est pas question que ce policier prenne tout sur les épaules, il y a des donneurs d'ordres, il faut aller jusqu'en haut de la hiérarchie pour voir qui a donné l'ordre de charger», a estimé à cette occasion Delphine Parent, l'une des filles de la victime.
Auparavant, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait fini par reconnaître qu'un policier était responsable de la chute de la septuagénaire à Nice lors d'une manifestation des Gilets jaunes.
Geneviève Legay, porte-parole d'Attac dans les Alpes-Maritimes et militante des Gilets jaunes, a été hospitalisée après l'acte 19 pour «hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l'os rocher droit, fracture de l'os pariétal droit, [et] fracture médico-sphénoïdale». Selon son avocat Me Arié Alimi cité par Mediapart, «lorsque Madame Legay s'est réveillée à l'hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu'une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c'était un caméraman qui l'avait bousculée, et non les forces de l'ordre».