Le procureur finit par reconnaître qu'un policier a fait tomber une septuagénaire à Nice

© AFP 2024 VALERY HACHEUne militante des Gilets jaunes, Geneviève Legay, blessée à Nice (23 mars 2019)
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Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a fini par reconnaître qu'un policier était responsable de la chute d'une septuagénaire à Nice lors d'une manifestation des Gilets jaunes.

C'est bien un policier qui a fait tomber une militante de 73 ans, Geneviève Legay, grièvement blessée lors d'une manifestation des Gilets jaunes place Garibaldi à Nice, a déclaré vendredi, lors d'une conférence de presse, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre.

«Hier soir, des éléments ont établi que contrairement à ce qui pouvait être interprété des premières images, il y a eu un contact direct entre un membre des forces de l'ordre et Mme Legay […]. Une analyse fine, pixel par pixel, des images de la vidéosurveillance de la ville de Nice montre qu'un fonctionnaire en tenue, qui ne se trouvait pas dans la ligne du cordon [de la compagnie départementale d'intervention (CDI), ndlr] est passé devant ce cordon en poussant des gens avec son bras droit […]. Mme Legay s'est retrouvée la première à avoir été touchée […]. C'est bien le geste d'un policier qui est à l'origine de la chute de Mme Legay», a indiqué M.Prêtre.

Il reste désormais à déterminer s'il s'agit d'une violence «légalement autorisée», où s'il y a eu «une initiative personnelle détachable de la mission générale d'emploi de la force pour disperser», a noté le procureur. 

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Le fonctionnaire de police en cause, qui a déjà été interrogé plusieurs fois, risque jusqu'à 7 ans de prison.

«J'ai décidé d'ouvrir une information judiciaire pour violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de 8 jours, commises par un détenteur de l'autorité publique», a précisé M.Prêtre.

Le Président Macron et le procureur de Nice avaient précédemment affirmé que les forces de l'ordre n'avaient pas touché Mme Legay. M.Prêtre avait notamment dit qu'elle avait chuté «et s'[était] cognée contre un pylône fixe» et le Président, que «cette dame n'[avait] pas été en contact avec les forces de l'ordre». Dans le même temps, Mediapart a recueilli des «témoignages qui renforcent l'idée d'un mensonge orchestré» sur la charge brutale des manifestants, dont un rapport de police.

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Après la première communication du procureur lundi, Me Arié Alimi, avocat des trois filles de Geneviève Legay, avait sollicité mardi le dépaysement dans un autre tribunal que celui de Nice, dénonçant «un manque d'objectivité du parquet local».

Geneviève Legay, porte-parole d'Attac dans les Alpes-Maritimes et militante des Gilets jaunes, a été hospitalisée après l'acte 19 pour «hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l'os rocher droit, fracture de l'os pariétal droit, [et] fracture médico-sphénoïdale». Selon Me Arié Alimi cité par Mediapart, «lorsque Madame Legay s'est réveillée à l'hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu'une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c'était un caméraman qui l'avait bousculée, et non les forces de l'ordre».

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