La ville de Bordeaux est devenue ce samedi le centre d'attraction de nombreux manifestants pour l'acte 20 de la mobilisation des Gilets jaunes. Selon France Bleu, au moins 5.000 manifestants s'étaient rassemblés dans la ville à 14h00. Les forces de l'ordre bordelaises ont fait usage de gaz lacrymogène.
Deux manifestants, Antoine, qui a eu une main arrachée le 8 décembre, et «Jim», qui a perdu un œil le même jour, se sont entretenus avec Sputnik et ont expliqué pourquoi ils répondaient toujours présents.
Antoine a perdu une main en ramassant une grenade lors de heurts entre policiers et manifestants à Bordeaux.
Antoine, qui a vu sa main arrachée le 8 décembre, lors de la manifestation des #Giletsjaunes à #Bordeaux, raconte comment cela s’est passé et explique pourquoi il a décidé de descendre à nouveau dans les rues de la ville
— Sputnik France (@sputnik_fr) 30 марта 2019 г.
En savoir plus: https://t.co/a6NaVeT3mO#acte20 #acteXX pic.twitter.com/gRthuGeqSP
«Je n'étais pas au courant qu'ils utilisaient des grenades, quand je l'ai vu rouler à mes pieds. Je me suis juste dit que c'était du lacrymo», a-t-il expliqué, précisant avoir voulu ramasser le projectile pour «l'écarter». «C'était la première manif' Gilets jaune que je faisais, cela faisait très longtemps que je n'étais pas allé en manif'».
S'il défile à Bordeaux pour défendre les revendications des Gilets jaunes, il a fait également part à notre correspondante d'un autre de ses combats, celui «contre la répression policière».
«Aujourd'hui c'est de pire en pire», a-t-il affirmé.
«Je me suis lancé dans le combat de l'interdiction du flashball [LBD, ndlr] et de la GLI-F4 [Grenade Lacrymogène Instantanée de type F4, ndlr], qui sont pour moi des armes de guerre utilisées uniquement en France, alors que dans les autres pays d'Europe ils arrivent à gérer des manifestations tout aussi violentes, sans ces armes, avec juste de la prévention, du renseignement et — oui, effectivement — des matraques. Mais entre des bras cassés et des mains explosées il y a quand même une énorme différence pour moi.»
Un second manifestant, Jean-Marc, intervient. Cet ancien militaire de carrière surnommé «Jim» a lui aussi été blessé lors d'un précédent rassemblement bordelais.
Un manifestant de l’#acte20 des #Giletsjaunes explique comment il a été éborgné par la #BAC bordelaise le 8 décembre 2018 et ce qui le pousse à revenir manifester dans les rues
— Sputnik France (@sputnik_fr) 30 марта 2019 г.
En savoir plus: https://t.co/a6NaVeT3mO #acte20 #acteXX #Bordeaux #30mars #Gj pic.twitter.com/SJVIQucvux
«Pourquoi on serait chez nous dans un canapé à regarder BFM TV?», intervient un second manifestant, Jean-Marc.
Cet ancien militaire de carrière surnommé «Jim» a lui aussi été blessé lors d'un précédent rassemblement bordelais.
«La même journée qu'Antoine, 10 minutes après, je me suis fait shooter par la Bac bordelaise parce que j'ai voulu protéger ma femme […] J'ai plus d'œil, j'ai 50 vis, une trentaine de plaques pour me refaire tout le côté droit…», a-t-il confié à Sputnik.
Les rassemblements du 30 mars ont été interdits également à Saint-Étienne, à Épinal et à Rouen par crainte de violences et de la venue de casseurs.
Le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a décrété «la ville morte à Bordeaux» en demandant à ses habitants de rester chez eux, par anticipation d'une «journée apocalyptique».