Le 26 mars, au dernier jour de la visite d'État en France du Président chinois Xi Jinping, Emmanuel Macron a convié à Paris la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Cette rencontre a réuni les trois plus puissants personnages de l'Union européenne face au numéro un chinois.
«Je pense que la Chine expliquera à l'Europe qu'il n'est ni utile ni raisonnable de recourir à des sanctions. De son côté, l'Europe comprend elle aussi qu'il lui serait très difficile d'exister sans la Chine, vu les prévisions du développement de la Chine», a indiqué à Sputnik Mikhaïl Beliaïev, de l'Institut russe des études stratégiques.
Et de rappeler, à titre d'exemple, que l'Italie avait déjà décidé d'adhérer à l'Initiative route et ceinture (BRI) chinoise.
«Elle [l'Italie, ndlr] n'est sans doute pas aujourd'hui le plus fort acteur européen, […] mais joue toujours un rôle politique très important au sein de l'Union européenne. Aussi, sa décision témoigne-t-elle explicitement d'une dérive de l'Europe vers l'est», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
De son côté, Zhou Rong, chercheur à l'Institut d'études financières près l'université Renmin de Chine, a attiré l'attention de Sputnik sur le bilan du sommet sino-français.
«La Chine et la France ont signé un contrat de 30 milliards d'euros pour la livraison à Pékin de 300 avions Airbus. C'est sans doute le résultat le plus tangible de la visite de Xi Jinping à Paris. Il témoigne de la confiance de la Chine envers Airbus, ce qui est particulièrement important sur fond de problèmes avec les appareils de Boeing», a constaté l'universitaire.
Et d'ajouter que dans leur politique, la Chine et la France aspiraient toujours à la paix, au développement et à la justice.
«À la différence de certains autres pays, la Chine et la France pratiquent par tradition une politique étrangère indépendante et ne cèdent pas à des influences extérieures», a souligné le Chinois.
Les observateurs constatent toutefois qu'à la différence de l'Italie, tout comme l'Allemagne, la France adopte plutôt une attitude prudente face à l'Initiative route et ceinture (BRI) de la Chine.
À la veille de son arrivée en France, le Président chinois a signé à Rome un protocole d'accord sur l'Initiative route et ceinture (BRI), avec l'Italie, troisième économie de l'Union européenne.