Les bombardements du territoire de la République fédérale de Yougoslavie (comprenant à l'époque la Serbie et le Monténégro) par l'Otan constituaient une violation du droit international, indique dans son communiqué publié samedi le ministère russe des Affaires étrangères.
«Sous couvert des bombardements de l'Otan, les Albanais du Kosovo perpétraient des crimes épouvantables, dont l'enlèvement de Serbes visant au trafic illégal d'organes humains», peut-on lire dans ce communiqué.
En bombardant le territoire de l'ex-Yougoslavie, l'Otan a «torpillé les mécanismes garantissant la paix et la sécurité en Europe depuis plusieurs décennies», ajoute le ministère en soulignant que le problème du Kosovo reste «une source d'instabilité» dans les Balkans.
«Cette tache de honte restera pour toujours sur la réputation de l'Otan. Elle ne pourra pas être effacée par l'intégration forcée des pays de la région dans l'alliance, qui renforce les lignes de division dans les Balkans et les contradictions dans la société», conclut la diplomatie russe.
En 1999, la confrontation armée entre les séparatistes albanais de l'Armée de libération du Kosovo et la police serbe avait abouti aux bombardements par l'Otan de la République fédérale de Yougoslavie (comprenant à l'époque la Serbie et le Monténégro). Les frappes aériennes de l'Otan s'étaient poursuivies du 24 mars au 10 juin 1999. Le nombre exact de victimes est inconnu. Selon les estimations des autorités serbes, les bombardements ont fait environ 2.500 morts, dont 89 enfants. Quelque 12.500 personnes ont été blessées. L'estimation des dommages matériels varie entre 30 et 100 milliards de dollars selon les sources.
L'opération militaire avait été lancée sans l'approbation du Conseil de sécurité de l'Onu, sur la base d'affirmations des pays occidentaux selon lesquelles les autorités yougoslaves se seraient livrées à des purges ethniques, créant ainsi une catastrophe humanitaire.