Lors du Grand débat des idées organisé lundi soir par France Culture avec un groupe d'intellectuels, Emmanuel Macron a expliqué la complexité à laquelle fait face la diplomatie française pour se positionner sur la crise politique en Algérie. Répondant à une question de Benjamin Stora, historien spécialiste de l'Algérie, le chef de l'État a souligné que la France essayait «d'accompagner et de faire passer des messages d'une transition», tout en étant «extrêmement respectueuse de la souveraineté et du contexte».
«Je partage ce qu'a dit Benjamin Stora avec les contraintes qui sont les miennes. Donc je suis intellectuellement d'accord et politiquement placé dans une situation qui est différente», a lancé le Président. «Quelque commentaire que ce soit est perçu comme une immixtion», a-t-il ajouté, précisant que «c'est la grande difficulté».
Lors de sa visite à Djibouti, Emmanuel Macron avait salué la décision du Président Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat, affirmant qu'elle ouvrait une nouvelle page pour la démocratie dans le pays.
La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 12 марта 2019 г.
Le 15 mars, des millions d'Algériens sont à nouveau descendus dans la rue pour protester contre la prolongation de fait du mandat de M.Bouteflika. Ils ont par ailleurs dénoncé les propos du Président français, jugés comme un soutien au pouvoir en place.
De nouveaux appels sont massivement relayés sur les réseaux sociaux pour une nouvelle manifestation nationale le vendredi 22 mars.