Les sanctions imposées par Washington à l'encontre des autorités de Caracas se répercutent évidemment sur la vie quotidienne des Vénézuéliens, a reconnu au micro de Sputnik le journaliste américain Patrick Henningsen, fondateur de 21st Century Wire.
«Les États-Unis ont d'ailleurs pratiqué une politique pareille à l'encontre de la Russie, de l'Iran, de la Syrie et de Cuba», a-t-il rappelé.
Et d'ajouter que Washington menaçait de sanctions non seulement ses «ennemis», mais aussi ses alliés.
«Ce qui se passe autour du Venezuela fait partie d'un processus géopolitique global, de celui du ralentissement de la mondialisation et des institutions multilatérales internationales, telles que l'Organisation mondiale du commerce», a estimé l'expert.
Selon ce dernier, les États-Unis s'attaquent à tout ce qui relève des institutions multilatérales en faveur d'accords conclus sur une base bilatérale.
«Les États-Unis concluront donc des accords multi-bilatéraux, ce qui aurait sans doute pour effet une sorte de balkanisation économique de la carte mondiale, soit l'apparition de blocs commerciaux régionaux ou de blocs commerciaux bilatéraux», a estimé le journaliste.
Et de relever que Washington voudrait couper le Venezuela du plus grand nombre de marchés dans le monde, et en particulier du marché du pétrole.
«Les États-Unis veulent évincer le Venezuela du marché mondial du pétrole, et c'est, à mon avis, la raison de leur agression contre le Venezuela et l'Iran», a indiqué M.Henningsen.
Il a souligné que le problème du Venezuela était celui de son économie très faible, notamment en termes de production de nourriture.
«Le Venezuela n'a pas de secteur agricole développé et dépend d'importations. Ainsi, ce pays souffre plus [des sanctions américaines, ndlr] que l'Iran qui est économiquement plus résistant après avoir été sanctionné pendant 20 ans. Quant à la Russie, elle a développé son secteur manufacturier national, a consolidé son secteur bancaire et a réduit le niveau d'endettement des entreprises. Toutes ces choses ont rendu la Russie résistante aux sanctions et au choc pétrolier qui a toutefois dévasté d'autres pays tels que le Venezuela», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Le début de la crise au Venezuela date de fin janvier, lorsque l'opposant Juan Guaido s'est autoproclamé Président en exercice de ce pays touché par une grave crise économique et une inflation galopante. Donald Trump l'a alors reconnu comme Président par intérim.