Il est difficile de dire quelle aurait été la situation actuelle en Italie si elle n'avait pas adhéré à la zone euro, comme il est tout aussi difficile de prévoir les conséquences d'un éventuel retrait du pays de cette zone. Francesca Donato, présidente de l'association Progetto Eurexit, et Paolo Manasse, professeur de macroéconomie à l'Université de Bologne, ont des avis différents sur la question.
«Les conséquences négatives du passage de l'Italie à l'euro sont multiples. Tout d'abord, c'est la baisse de la compétitivité des marchandises italiennes, car la monnaie du pays et son taux de change étaient à l'époque trop élevés. En même temps, le mark allemand avait été artificiellement affaibli, alors que la lire italienne, placée sur un pied d'égalité avec le deutschemark, était perdante», a déclaré à Sputnik Francesca Donato, présidente de l'association Progetto Eurexit.
Et d'ajouter que les produits italiens étaient devenus moins compétitifs, et le seul moyen de diminuer le coût de la main-d'œuvre consistait à faire des coupes dans les salaires.
«La politique d'austérité a débouché sur la hausse du chômage et, finalement, sur une baisse du coût des produits. Si nous avions gardé une lire faible, nous aurions maintenu notre compétitivité et gardé le niveau des salaires, comme cela s'est produit dans les pays qui n'ont pas adopté l'euro. Par exemple, en Pologne où le PIB a beaucoup augmenté avec le maintien du niveau des salaires. Et ce grâce à des prix initialement bas des marchandises, le złoty étant beaucoup plus faible que l'euro», a expliqué l'Italienne.
Paolo Manasse, professeur de macroéconomie à l'Université de Bologne, a déclaré à Sputnik ne pas être d'accord avec un tel point de vue.
«Selon nos propres études, la situation en Italie ne se serait pas trop distinguée de sa situation actuelle si elle n'avait pas adhéré à la zone euro, alors que l'économie allemande se serait renforcée encore plus», a-t-il estimé.
Et de se demander ce qui arriverait si l'Italie se retirait de la zone euro.
«Si nous avons effectivement perdu au passage à l'euro, nos pertes seraient de loin plus grandes si nous sortions de la zone euro», a résumé l'universitaire.