Amnesty France a publié via Twitter une vidéo dévoilant les dessous de la «loi anti-casseurs» et ses principales menaces pour les manifestants.
Selon Amnesty France, le gouvernement casse le droit de manifester et tous sont concernés.
Une vidéo pour expliquer à vos proches pourquoi il faut TOUS se mobiliser contre la loi "anti-casseurs"! pic.twitter.com/ausqehZa6T
— Amnesty France (@amnestyfrance) 4 марта 2019 г.
L'organisation cite à titre d'exemple une personne arrivant à une manifestation. À proximité, il y a des violences auxquelles elle ne participe pas. Plus encore, elle cherche à s'en éloigner. Des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement sont alors lancés par les forces de l'ordre et le manifestant se retrouve obligé de se protéger le visage.
«Il est alors arrêté par la police. Simplement pour s'être protégé le visage, ce qui est banal et humain. Notre manifestant peut aujourd'hui être arrêté et recevoir une amende. Encore une fois nous parlons bien d'un manifestant pacifique qui cherchait juste à se mettre à l'abri des violences», raconte l'animateur de la vidéo.
Les derniers chiffres sont parlants. Selon Amnesty France, sur les 8.400 personnes qui ont été interpellées depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, au moins plusieurs centaines ont été interpellées et placées en garde à vue avant même d'avoir pu rejoindre la manifestation et simplement pour avoir eu sur eux du matériel de protection.
«Mais attendez, ça ne s'arrête pas là. La situation pourrait empirer avec une nouvelle loi, la loi dite "anti-casseurs"», prévient Amnesty France.
Sans rentrer dans des détails juridiques, l'organisation indique qu'un manifestant cherchant à fuir les violences et se couvrant le visage pour se protéger risque alors bien plus gros qu'une arrestation arbitraire.
«Un an de prison et 15.000 euros d'amende, une peine d'interdiction de manifester et, enfin, une inscription sur le fichier national des personnes recherchées en tant que personnes interdites de manifester», dévoile Amnesty France, ajoutant que les préfets pourront également interdire de manifester en se basant sur des motifs très vagues.
Rappelons que fin février le Conseil de l'Europe a demandé aux autorités françaises dans un mémorandum de «suspendre l'usage du lanceur de balle de défense» afin de «ne pas apporter de restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique» lors des manifestations des Gilets jaunes.
La Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, s'est adressée aux autorités françaises, les appelant à mettre un terme à l'usage du lanceur de balle de défense (LBD) durant les manifestations.