Depuis plusieurs mois, des groupes terroristes basés au Pakistan attaquent les forces indiennes de sécurité, provoquant une escalade des tensions entre New Delhi et Islamabad, a déclaré à Sputnik l'ancien ambassadeur Satinder Lambah, envoyé spécial du Premier ministre indien entre 2005 et 2014.
«Le 14 février, 40 membres du CIPC [Centre international pour la prévention de la criminalité] ont été attaqués par l'organisation terroriste Jaish-e-Mohammed. Après l'attaque, une demande a été adressée au gouvernement du Pakistan afin qu'il y mette fin. Pourtant, ils [les Pakistanais, ndlr] ne l'ont pas revendiqué et on a dû entreprendre certaines démarches», a poursuivi M.Lambah.
Et de rappeler qu'en 2004, sous la présidence du général Pervez Moucharraf, le gouvernement pakistanais s'était engagé à refuser que les territoires contrôlés par Islamabad soient utilisés contre l'Inde par un groupe terroriste quelconque.
«Cette promesse n'a pas été tenue. […] Islamabad doit promettre qu'il ne laissera pas les groupes terroristes basés au Pakistan opérer en Inde et qu'il agira contre ces groupes», a-il souligné.
Selon Satinder Lambah, le gouvernement pakistanais n'a rien fait, que ce soit contre Lashkar-e-Toiba*, Jaish-e-Mohammed ou les autres groupes terroristes qui ne sont pas interdits dans ce pays.
«Pire, il y a suffisamment de preuves attestant que ces groupes ont même été encouragés», a constaté M.Lambah.
Les tensions se sont envenimées entre New Delhi et Islamabad depuis l'attentat-suicide du 14 février au Cachemire indien, lequel a provoqué la mort d'environ 40 paramilitaires. Ce dernier a été perpétré par le groupe islamiste Jaish-e-Mohammed, basé au Pakistan.
Mardi 26 février, des avions de l'armée de l'air indienne ont frappé le camp du groupe situé dans la zone pakistanaise du Cachemire, tuant un nombre important de terroristes et détruisant leurs voitures, armes et munitions. Le premier vice-ministre indien des Affaires étrangères, Vijay Gokhale, a déclaré que ces frappes étaient «absolument nécessaires» puisque le groupe fomentait de nouveaux attentats.
Mercredi, au Cachemire, des aéronefs de l'Inde et du Pakistan ont été abattus et un pilote indien a été capturé par les Pakistanais. Des tirs ont également été échangés jeudi matin entre soldats des deux camps. Pourtant, dans «un geste de paix», le Pakistan libérera vendredi un pilote de l'armée de l'air indienne capturé mercredi.
*Organisation terroriste interdite en Russie