La polémique en France autour du hijab de sport, que le groupe Decathlon a renoncé à commercialiser, ne s'apaise pas. Sur Europe 1, Marlène Schiappa a fustigé notamment «ceux qui se prétendent pour le féminisme et l'égalité femmes-hommes, et qui n'en parlent que quand il s'agit de voile, mais qui ne parlent jamais d'accès à l'IVG, de contraception, de harcèlement de rue ou d'inégalités salariales».
«Les femmes ont le droit, si c'est leur choix, si c'est leur liberté de conscience, de porter le voile, mais il faut aussi soutenir les femmes, qui partout dans le monde, courageusement, au péril de leur vie, choisissent de retirer leur voile, ou celles qui dans certains quartiers en France sont contraintes de le porter».
Dans la tribune, publiée le 27 février dans les colonnes du Huffington Post, Marlène Schiappa a également estimé qu'insulter «en meute le community manager de Decathlon ou des femmes qui ont décidé de porter le voile [lui] apparaît contre-productif», a-t-elle écrit avant de rappeler que le harcèlement en ligne est condamné par la loi depuis l'été dernier. Ce délit est en effet passible de deux ans de prison et de 30.000 euros d'amende.
Mardi, face à la polémique suscitée dans la sphère politique, qui a unanimement dénoncé une atteinte à l'image de la femme, le magasin de sport Decathlon a renoncé à commercialiser son hijab (voile musulman) pour la course à pied.
Decathlon avait dans un premier temps expliqué sur Twitter la commercialisation de cet article par la nécessité de répondre à une demande et ainsi «rendre la pratique du sport plus accessible, partout dans le monde. Ce hijab était un besoin de certaines pratiquantes de course à pied, et nous répondons donc à ce besoin sportif».