Protection des civils en RCA, MSF accable la MINUSCA

© AFP 2023 EDOUARD DROPSYDans un camp de Batangafo
Dans un camp de Batangafo - Sputnik Afrique
S'abonner
Le chef de mission de Médecins Sans Frontière en Centrafrique, Omar Ahmed Abenza, a présenté à Bangui un rapport accablant. Il met en lumière les attaques perpétrées par les groupes armés en octobre 2018 sur les populations civiles de la ville de Batangafo et relève aussi l’inefficacité des Casques bleus dans la protection des civils.

«Sans protection», tel est le titre sans équivoque du rapport que l'ONG internationale Médecin Sans Frontière (MSF) a présenté lundi 18 février. Le document de 32 pages est consacré aux violences armées à Batangafo, dans le nord de la Centrafrique en fin 2018. Il met en lumière les violences perpétrées par les groupes armés ciblant les civils et l'inefficacité de la mission de maintien de la paix de l'ONU en RCA, la MINUSCA, lors des dernières attaques survenues à Batangafo en 2018.

Des combattats séléka en Centrafrique - Sputnik Afrique
Regain de violence en Centrafrique, la MINUSCA sous le feu des critiques
Au mois d'octobre dernier, les rebelles des ex-Séléka avaient attaqué un site accueillant des déplacés à Batangafo, provoquant la mort d'une vingtaine de personnes, sous prétexte que le site abritait leurs ennemis. Cette attaque avait provoqué l'incendie des habitations, la fuite de milliers d'habitants de la ville dans la brousse, mais aussi dans l'hôpital tenu par MSF. Les soldats de la paix de l'ONU déployés à Batangafo n'ont pas été en mesure de prévenir ces violences.

«La MINUSCA était responsable de la protection de la populationь, explique Omar Ahmed Abenza, chef de mission de MSF, cependant, ils n'ont pas pu le faire.»

Sylvie Bermann, ambassadeur de France en Russie - Sputnik Afrique
Gilets jaunes, Syrie, Afrique: l'interview avec l’ambassadeur de France en Russie
Pendant cette attaque, certains services de l'hôpital ont été interrompus après que plus de 10.000 personnes aient trouvé refuge dans l'enceinte de l'établissement.

«L'hôpital était accusé par les groupes armés d'abriter des "ennemis"», affirme Ahmed Abenza. «Des hommes armés ont placé des barricades tout autour de la ville, bloquant l'accès à l'hôpital pour de nombreuses personnes dans le besoin. C'est inacceptable. C'est un manque de respect de la mission médicale et une violation du droit international humanitaire», poursuit-il.

La série d'attaques récentes contre des civils à Batangafo, Alindao et Ippy témoigne de la nature très volatile du conflit et de l'inefficacité de la protection des populations civiles.

En tant qu'organisation humanitaire médicale, MSF dit demeurer extrêmement préoccupée par les conséquences de la violence sur la capacité des gens à accéder aux soins.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала