Ce mercredi, lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Emmanuel Macron a déclaré que la France élargirait la définition de l'antisémitisme à l'antisionisme, sans toutefois modifier le Code pénal.
«La France, qui l'a endossée en décembre avec ses partenaires européens, mettra en œuvre la définition de l'antisémitisme adoptée par l'Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah», a-t-il déclaré.
Le président de La République en marche, Stanislas Guerini, a clarifié jeudi la position du Président français en précisant que cette nouvelle définition serait inscrite dans une résolution non contraignante.
«Nous allons adopter une résolution qui a été adoptée aussi au niveau européen, qui reconnaît l'antisionisme comme une forme déguisée d'antisémitisme», a-t-il exposé au micro de Radio Classique.
Selon l'Élysée, il s'agit de recommandations qui permettront de mieux former à la lutte contre l'antisémitisme les agents publics, les policiers ou les enseignants.
Auparavant, Emmanuel Macron s'était prononcé contre la pénalisation de l'antisionisme. Le 19 février, il avait critiqué la démarche du député LREM Sylvain Maillard, lequel avait proposé de créer un délit d'antisionisme.
«Je ne pense pas que pénaliser l'antisionisme soit une solution», avait-t-il alors estimé.
La décision d'intégrer l'antisionisme dans la définition de l'antisémitisme a déjà été dénoncée par certains partis de l'opposition. Adrien Quatennens, député La France insoumise, estime que ce n'est «pas une bonne idée».
«J'alerte sur le fait que derrière cette question, il peut y avoir des enjeux politiques, géopolitiques», a-t-il averti sur France 2.
Gilbert Collard, député RN qui s'était auparavant dit favorable à la pénalisation de l'antisionisme, estime qu'«il y a un pas de courage».
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) February 21, 2019