Chokri Wakrim, 34 ans, dont la compagne elle aussi mise en cause a démissionné la semaine dernière de son poste de cheffe de la sécurité de Matignon, a été entendu «comme témoin entre 11h00 et 15h00» dans les locaux de la brigade criminelle à Paris, a déclaré à l'AFP Me Jean-François Morant.
«Il a apporté toutes les réponses et maintenu qu'il n'était pas concerné par ces enregistrements», a ajouté l'avocat.
Une semaine plus tôt, l'ancien collaborateur de l'Élysée et l'ex-employé de LREM avaient été mis en examen dans l'enquête sur les violences du 1er mai 2018, point de départ de l'affaire qui embarrasse depuis plus de six mois l'exécutif.
Dans l'enregistrement, les deux hommes évoquent les répercussions de leurs ennuis judiciaires sur la société de M. Crase, engagée dans un contrat de sécurité avec le milliardaire russe Iskander Makhmoudov, aujourd'hui objet d'une enquête récente du parquet national financier.
Le lendemain de la publication des extraits sonores, Matignon avait transmis par courrier au parquet de Paris l'hypothèse, venue de la presse, que la rencontre ait pu avoir lieu dans l'appartement, mis sur écoute, de la compagne de Chokri Wakrim, Marie-Elodie Poitout.
Le parquet avait alors ouvert une enquête pour «détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations» et «atteinte à l'intimité de la vie privée». Le 4 février, il avait tenté de perquisitionner les locaux de Mediapart, pour se faire remettre les enregistrements. Le site a en revanche annoncé avoir remis sept enregistrements aux juges enquêtant sur l'affaire du 1er mai.
Questionnée par Matignon, elle avait expliqué avoir rencontré M. Benalla fin juillet avec son compagnon Chokri Wakrim à leur domicile.
M. Wakrim a par ailleurs démenti jeudi auprès de l'AFP avoir déplacé le coffre-fort de M. Benalla juste avant une perquisition controversée l'été dernier, comme l'en accuse Libération.