Chokri Wakrim «dément catégoriquement avoir un lien quelconque avec le "déplacement" d'un coffre-fort appartenant à Monsieur Alexandre Benalla et conteste fermement les allégations fausses contenues dans cet article» du quotidien, écrit Me Jean-François Morant.
«Il mettra en œuvre toutes les procédures nécessaires afin de rétablir son honneur et sa réputation», poursuit le communiqué, et il «se tient, sereinement, à l'entière disposition de la Justice.»
Ce dernier avait ensuite expliqué devant les juges d'instruction qu'il avait, avant sa garde à vue, demandé à «un ami» d'aller chercher sa femme et «de récupérer tout ce qui pouvait être volé (…) et notamment les armes», par «souci de sécurité» car son domicile avait été identifié par les journalistes.
Le parquet de Paris et les juges ont jusqu'ici refusé d'étendre les investigations à cette disparition du coffre.
Jeudi soir, le journal Libération a affirmé que cet «ami» n'était autre que Chokri Wakrim. Ce militaire de 34 ans, dont l'implication dans l'affaire Benalla a été révélée récemment par le quotidien, a été suspendu à titre conservatoire de ses fonctions la semaine dernière.
Sa compagne, Marie-Elodie Poitout, elle aussi mise en cause depuis la révélation d'un enregistrement clandestin de M.Benalla violant son contrôle judiciaire, a dû démissionner de ses fonctions de cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre.
«Je démens formellement avoir eu connaissance ou avoir participé d'une quelconque manière à la disparition du coffre-fort de Monsieur Benalla», a-t-elle déclaré jeudi soir à l'AFP.
Chokri Wakrim est par ailleurs convoqué vendredi par la brigade criminelle dans l'enquête sur les conditions d'enregistrement d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ex-employé de LREM et gendarme réserviste également mis en examen pour les violences du 1er-Mai. Ce 26 juillet, leur rencontre se tenait en violation de leur contrôle judiciaire.
Le 31 janvier, Mediapart avait révélé des extraits sonores des échanges dans lesquels les deux hommes évoquaient les répercussions de leurs ennuis judiciaires sur la société de M.Crase, engagée dans un contrat de sécurité avec le milliardaire russe Iskander Makhmoudov, aujourd'hui l'objet d'une enquête du parquet national financier.
Le lendemain, Matignon avait transmis par courrier au parquet de Paris l'hypothèse, venue de la presse, que la rencontre ait pu avoir lieu dans l'appartement, mis sur écoute, de Mme Poitout.
Le parquet avait alors ouvert une enquête pour «détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations» et «atteinte à l'intimité de la vie privée», puis tenté de perquisitionner les locaux de Mediapart pour se faire remettre les enregistrements.