Depuis peu sur VKontakte (VK), des groupes de Gilets jaunes comptent chacun sur le réseau social russe plus d'un millier d'adhérents. Le plus nombreux d'entre eux, qui s'appelle Info blocage Gilets jaunes, a déjà franchi le seuil des 2.500 membres. Tout comme sur Facebook, ces pages contiennent des informations sur les blocages, ainsi que des vidéos et des images réalisées lors des manifestations dans les villes françaises. La majorité des publications sont en français.
«Facebook a servi de vecteur au début du mouvement et beaucoup de Gilets jaunes y sont encore. Mais une énorme censure existe dès que l'on va de groupe en groupe pour se rassembler», précise-t-il.
Il raconte avoir personnellement fait face à une «grosse censure». Privé à plusieurs reprises de l'accès aux groupes Facebook pour des périodes de plusieurs jours, il a finalement été complètement banni sous prétexte que le «robot détecte anomalies».
«J'ai encore ouvert un autre compte, toujours sur Facebook […] et j'ai recréé un groupe, j'avais plus de 1.500 contacts et de nouveau des censures à répétition, des images supprimées sans aucune raison, jamais d'insulte et finalement compte accès bloqué sauf si je peux reconnaitre [un certain nombre, ndlr] d'amis alors qu'il ne s'agit que de contacts», s'indigne-t-il.
Il a alors décidé de créer un groupe sur VK, plateforme qu'il qualifie d'«espace de liberté», afin de «s'organiser».
«Je travaille à essayer de participer à l'organisation au niveau national en proposant un organigramme du mouvement avec sections de base jusqu'à la direction nationale», ajoute-t-il.
Interrogé sur les allégations du gouvernement français qui accuse les médias russes, dont Sputnik, d'ingérence dans les affaires intérieures françaises, ce Gilet jaune indique que ces déclarations sont «sans fondement».
«Le gouvernement est tellement aux abois qu'il accuserait mon chien d'encourager les Gilets jaunes. Oui, ils peuvent raconter sans fondement que la Russie est derrière, mais on sait bien que non, bien sûr», affirme-t-il.
Il est à rappeler que quelques mois après cette rencontre, le Président français a annoncé un partenariat à venir entre le gouvernement et Facebook. Le réseau social a consenti d'ouvrir ses portes à «quatre à cinq experts» nommés par le gouvernement français afin de leur montrer comment se faisait le travail de modération.
Contacté par BFM TV, Facebook a assuré n'avoir «reçu aucune demande de la part du gouvernement français pour supprimer des contenus liés aux manifestations» des Gilets jaunes.
Néanmoins, de nombreux Gilets jaunes accusent la plateforme fondée par Mark Zuckerberg d'agir en leur défaveur. Par exemple, à la suite des modifications mises en place par Facebook à la mi-janvier, le «compteur officiel de Gilets jaunes» a perdu près d'un million de membres, passant de 2,8 millions à 1,8 million en quelques jours.
Facebook exclut désormais des groupes toute personne ayant été ajoutée par un de leurs contacts, mais n'y ayant jamais participé. Un autre changement concerne la possibilité d'ajouter des membres dans un groupe Facebook. Auparavant, il était possible d'ajouter à un groupe des utilisateurs de Facebook sans leur autorisation. Désormais, ils figurent dans la partie «Invités» jusqu'à ce qu'ils acceptent l'invitation qui n'est valable que pendant vingt-huit jours.