L'Allemagne a reçu des mains de l'ancien chancelier Gerhard Schröder un «œuf de coucou» qui a engendré un «dragon» de divergences avec d'autres pays européens dont les Allemands ne peuvent pas se débarrasser, à savoir le projet Nord Stream 2, écrit l'hebdomadaire Die Zeit.
«L'aventure Nord Stream 2 devient de plus en plus chère pour les Allemands», non pas économiquement, mais politiquement, lit-on dans les pages de Zeit. Sur le plan économique, le pipeline compte beaucoup, la Russie étant un important fournisseur de gaz pour l'Allemagne et l'Europe. Il existe déjà plusieurs gazoducs, dont l'ukrainien et, éventuellement, le Nord Stream 1, construit dans les années 2000, qui doivent être modernisés. Une nouvelle ligne est une option de livraison supplémentaire, mais elle n'augmente pas la dépendance vis-à-vis du grand producteur de gaz qu'est la Russie. L'Europe a beaucoup trop de choix parmi les grands pays fournisseurs tels que la Norvège, les Pays-Bas, l'Algérie, l'Azerbaïdjan et peut-être Chypre, l'Égypte et Israël. Chaque ligne supplémentaire augmente la sécurité d'approvisionnement, conclut le média.
La Pologne mène une campagne contre le Nord Stream 2, que Berlin a sous-estimé depuis longtemps. Varsovie fait valoir que le pipeline ukrainien volera des milliards de frais de transit. En réalité, la Pologne elle-même veut devenir un pôle énergétique, note l'article. Un gazoduc en provenance de Russie passe depuis longtemps par la Pologne (en contournant l'Ukraine). À présent, les Polonais construisent, grâce au financement européen, un «pipeline Baltique» allant de la Norvège à la Pologne. Pendant ce temps, Varsovie cherche à pousser Washington à imposer finalement des sanctions américaines contre le Nord Stream 2.
Une résolution appelant à arrêter la construction de ce gazoduc devrait être adoptée lors de la prochaine session de la commission des affaires étrangères du Sénat américain.
L'Allemagne et la France ont failli sombrer cette semaine dans un violent conflit à cause du Nord Stream 2, en construction entre la Russie et l'Allemagne. Un projet de nouvelle directive européenne sur le gaz visait à empêcher l'exploitation du gazoduc appartenant à Gazprom. La France a d'abord menacé d'accepter cette option. Un compromis franco-allemand a été scellé vendredi.