Lorsque les États-Unis ont rompu l'accord sur le nucléaire iranien, nombreux étaient ceux qui pensaient que l'Europe allait lui emboîter le pas. Elle avait peu à gagner en Iran et tant à perdre aux USA, sans même parler du coût potentiellement exorbitant des sanctions.
Pourtant, l'Europe — notamment la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne — vient de mettre en place un nouveau mécanisme pour commercer avec l'Iran: un instrument d'appui aux échanges commerciaux, ou «INSTEX», qui permettra de commercer sans effectuer de transaction financière, donc sans le dollar.
Téhéran déplore le fait que cette mesure limite le commerce aux produits essentiels pour maintenir une situation humanitaire acceptable et ne préserve pas le niveau d'échanges qui existait avec l'accord sur le nucléaire. Washington risque de prendre ombrage de cette tentative de contourner son imperium.
Avec ce qui ressemble à une demi-mesure, l'Europe risque-t-elle de mettre tout le monde à dos? Sébastien Cochard analyse la situation au micro du Désordre mondial. Cet ancien diplomate français, notamment aux États-Unis, a été aussi un représentant de BNP Paribas auprès de l'Union européenne et des gouvernements d'Asie-Pacifique. Il a été conseiller pour la présidence russe du G20 en 2013. Aujourd'hui, il conseille des députés du Parlement européen sur les affaires économiques et les relations extérieures.