Réagissant à l'interview au Point dans laquelle Emmanuel Macron a affirmé que le boxeur avait «été briefé par un avocat d'extrême gauche», l'ex-boxeur qui a frappé des gendarmes à Paris, Cristophe Dettinger, a déclaré qu'il envisageait de porter plainte pour «injure raciale» et «diffamation», relatent les médias français se référant à ses avocats.
«Il s'agit d'une injure visant un groupe ou une ethnie», a précisé au Figaro l'avocat Hugues Vigier.
Et de poursuivre:
«Il [le Président, ndlr] est sur le mode "théorie du complot", comme si mon client avait été trop bête pour avoir pensé ça tout seul. C'est archi-violent. Il le fait passer pour un débile mental alors qu'il est censé préserver la cohésion sociale.»
Cela concerne les propos tenus par le chef de l'État le 31 janvier quand Emmanuel Macron a notamment parlé, cité par le magazine Le Point, de la vidéo que l'ancien champion de boxe avait réalisée et postée sur internet avant de se rendre à la police.
«Le type, il n'a pas les mots d'un gitan. Il n'a pas les mots d'un boxeur gitan», avait lancé le chef de l'État aux journalistes.
Christophe Dettinger, ex-champion de France, a avoué avoir été choqué par les allusions du Président de la République, d'après l'avocat du boxeur.
«Pour lui, ça a été d'une violence inouïe», souligne-t-il.
Les paroles prononcées par Emmanuel Macron ont été également commentées par la deuxième avocate du boxeur Me Leger.
«Je suis abasourdie et stupéfaite. Qu'est-ce que c'est, les "mots d'un gitan"? Qu'est-ce que ça suppose comme sous-entendus?», a déclaré Me Leger citée par France Info.
Dans la vidéo en question, qui a été notamment commentée par le Président de la République et en conséquence a engendré la polémique suivante, Christophe Dettinger explique avoir réagi aux débordements et à la répression qu'il a vus.
«La vidéo en question est une pièce du dossier pénal. C'est sur la base de cette pièce que le procureur de la République a fondé ses réquisitions pour le placement en détention», a expliqué l'avocate de Christophe Dettinger, relate France Info.
Avant d'ajouter:
«On nous a dit que, puisque M.Dettinger a dit dans sa vidéo qu'il appelait à poursuivre pacifiquement le mouvement des Gilets jaunes, on en déduit qu'il y a un risque de réitération de l'infraction, c'est la raison par laquelle on a motivé son maintien en détention.»
Jugé le 9 janvier en comparution immédiate, Christophe Dettinger avait ensuite demandé un délai pour préparer sa défense. Depuis, il a été incarcéré à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis dans l'attente de son procès qui est fixé au 13 février.
Le face-à-face entre le boxeur Christophe Dettinger et des gendarmes mobiles s'était produit au cours de l'acte 8 de la mobilisation des Gilets jaunes, qui s'était déroulé à Paris, ainsi que dans d'autres villes françaises.