L'hebdomadaire allemand Der Spiegel a publié l'interview avec le ministre polonais des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz qui a déclaré que le déploiement de forces américains et l'installation de munitions avec des ogives nucléaires sur le continent était «dans l'intérêt de l'Europe», écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta. De plus, le ministre n'exclut pas qu'un jour ces missiles de l'Otan puissent être déployés en Pologne également. Et de préciser: «Nous ne le souhaitons absolument pas. Tout dépend du comportement futur de la Russie, de savoir si elle poursuivra sa politique d'armement agressive […]. La Russie ne comprend que le langage de la force».
L'interview du ministre polonais des Affaires étrangères a également été commentée par des hommes politiques. «Il ne peut y avoir d'accord pour le déploiement de l'arme nucléaire en Pologne. Monsieur le ministre Czaputowicz! Nous nous y opposerons fermement. Le gouvernement n'a pas le droit de transformer la Pologne en cible d'une attaque nucléaire», a déclaré Tomasz Tomczykiewicz, député polonais du parti d'opposition Plateforme civique.
«La déclaration du ministre Czaputowicz sur l'admission de l'arme nucléaire en Pologne est un scandale. Le parti au pouvoir, Droit et Justice, a été soutenu aux élections par moins de 20% des suffrages. Le ministre n'a pas le droit moral de faire de telles déclarations au nom du peuple», s'indigne Adrian Zandberg du parti social-démocrate Ensemble.
Le document du ministère des Affaires étrangères donne une idée de l'attitude de Varsovie vis-à-vis de la situation provoquée par la rupture du traité FNI annoncée par Washington: par exemple, le fait que le chef de la diplomatie polonaise a noté que la politique de l'Europe serait basée sur la dissuasion nucléaire garantie par l'Otan et que le maintien de la présence des forces américaines, y compris nucléaires, était dans l'intérêt de l'Europe. La réponse de la Pologne concernant l'éventuel déploiement de l'arme nucléaire sur le territoire polonais est également détaillé. Jacek Czaputowicz n'a pas exclu qu'elle garantirait la paix sur le continent. Et la décision concernant le lieu de déploiement de telles armes revient à l'Otan.
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