En Algérie, le nombre de personnes atteintes par les différents types de cancers connait une progression inquiétante ces dernières années, selon le docteur Djamila Nadhir, vice-directrice du service des maladies non-transmissibles au ministère algérien de la Santé. Dans un entretien accordé dimanche 3 janvier à la chaine une de la radio nationale, Mme Nadhir met en cause les mauvaises habitudes alimentaires des Algériens, aggravées par la sédentarité. À ceci s'ajoute le tabagisme à l'origine de nombreux cancers des poumons, a-t-elle encore souligné.
«Il faut que le citoyen algérien soit conscient de son mode d'alimentation», a déclaré le Dr Nadhir, en pointant du doigt les habitudes alimentaires des Algériens comme principale cause de la prolifération des cancers et autres maladies non-transmissibles.
En plus des mauvaises habitudes alimentaires, la sédentarité est un facteur aggravant: «La sédentarité [le fait de passer plusieurs heures par jours sans activités physique, ndlr] touche 25% des Algériens, soit un Algérien sur 4», a-t-elle expliqué, d'après la même étude de 2017, en affirmant que les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes. Elles sont une sur trois à être sédentaires, a-t-elle ajouté.
Évoquant la prévention comme meilleur moyen de lutte contre le cancer, Djamila Nadhir a affirmé que «concernant le cancer du poumon, si on évite de fumer, on peut éviter 70 à 80% des cas […]». «Il y a une étude sur l'alimentation et le cancer du côlon que nous voyons se propager de façon effroyable, alors qu'on peut éviter plus de 60% des cas», juste en changeant ses habitudes alimentaires, a-t-elle conclu.
Le ministère algérien du Commerce avait auparavant réagi à l'alerte diffusée par la Direction de la santé et de la population de la wilaya (région) de Djelfa mettant en garde les établissements hospitaliers et de santé de proximité contre une éventuelle importation de produits cancérigènes. Abderrahmane Benhazil, le directeur chargé de la qualité et de la répression des fraudes au ministère du Commerce a affirmé qu'aucun «produit cancérigène n'est signalé» dans le pays.