«Nous sommes au bord d'une nouvelle rupture technologique. En réalité, nous poussons la révolution Web 3.0, vers une nouvelle génération de technologies informatiques», déclare à Sputnik Alexander Ivanov, fondateur et directeur de Vostok Platform et Waves Platform, depuis la Maison de la Russie à Davos.
Avec la menace globale que la cybercriminalité fait planer sur les systèmes informatiques et les données des entreprises du monde entier, nombre d'entre elles se tournent aujourd'hui vers les solutions proposées par de jeunes sociétés innovantes en matière de blockchain. Pour Alexander Ivanov, hors de question donc de rater ce rendez-vous annuel.
«De nombreuses personnes s'intéressent à notre produit. Il s'agit à présent d'un réseau blockchain fermé pour entreprises- appelé Vostok- et de très nombreuses grandes entreprises souhaitent utiliser les technologies de Blockchain», explique-t-il.
Preuve de cet engouement, le projet Vostok, basé sur l'écosystème Waves, est parvenu à boucler une levée de fonds de 120 millions de dollars en décembre. Des fonds qui doivent lui permettre de lancer sa propre plateforme ainsi que son intégrateur, à destination tant des entreprises que des acteurs institutionnels. Une somme conséquente, de prime abord, pour une start-up (la création de Vostok fut annoncée en avril 2018), mais qui n'est pourtant qu'un début:
«Il y aura une seconde levée, qui sera annoncée plus tard […] la valorisation totale du projet sera donc de plus d'un milliard de dollars», précise à Sputnik Alexander Ivanov, qui ajoute que Vostok «est basé sur une blockchain publique appelée Waves, un projet international depuis le début.»
L'assurance, l'énergie, les médias, l'art sont autant de domaines que l'on retrouve aujourd'hui demandeurs de ce type de solutions offertes par la blockchain. Au-delà de son utilité pour sécuriser des transactions —un aspect longtemps mis en avant avec l'engouement pour les cryptomonnaies-, comme nous explique Alexander Ivanov «l'immuabilité et la transparence» que la blockchain «garantit» aux informations qui sont stockées avec ce procédé peut permettre à des entreprises ou des agences gouvernementales d'échanger des données sur des attaques informatiques et leurs auteurs. Un modèle d'échange, de sécurisation, d'informations qui peut être décliné pour tout type d'usage.
«En matière de sécurité, cela peut être utile, car vous n'avez pas d'approche unifiée pour lutter contre la cybercriminalité, pour rassembler des fragments [d'information, ndlr] et permettre de créer un système holistique. Cela aidera vraiment à lutter contre la cybercriminalité.»
Alexander Ivanov souligne ainsi que ses équipes collaborent notamment avec le département de la sécurité informatique de Sberbank. Un bataillon de 400 informaticiens, constamment formés en interne pour faire face à l'évolution des menaces venues du cyber et auxquelles la première banque russe- et les 30 millions de clients utilisant activement ses services en ligne- restent exposés.
«Je pense que la prochaine étape dans l'évolution des systèmes de sécurité sera la décentralisation. Vous avez par exemple plusieurs grandes entreprises qui effectuent des échanges de données. Ils partagent, par exemple, les volumes de sécurité construits ou partagent les détails des attaquants», développe au micro de Sputnik Alexander Ivanov.
En somme, comme un essaim, une entreprise du réseau victime d'une attaque informatique serait en mesure de partager les données de l'attaque pour permettre aux autres de s'en prémunir. «Ce n'est pas centré sur un créneau particulier, c'est très polyvalent», insiste le directeur de Vostok Platform et de Waves Platform.