En adoptant des lois discriminant les médias, y compris russes, les autorités françaises n’ont pas l’air de lutter contre les fausses informations, mais plutôt de chasser les indésirables, a lancé ce mercredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
«Alors que les médias russes en France font toujours l’objet de discrimination, ces lois ressemblent plutôt à une tentative de Paris de se créer une base juridique supplémentaire pour purger l’espace médiatique en éliminant les points de vue incommodes sous le prétexte de lutter contre la désinformation», a indiqué la diplomate.
Toutefois, les autorités françaises n’ont jamais réagi aux «questions, propositions et demandes» de Moscou de lui présenter les articles, notamment publiés par des médias russes, «qui pourraient être considérés comme de fausses nouvelles, une désinformation ou des données inexactes», a-t-elle noté.
Dans ce contexte, la porte-parole a qualifié de deux poids, deux mesures la position adoptée par le représentant de l’OSCE pour la liberté des médias Harlem Désir à l’égard de la nouvelle loi française discriminant les médias. Selon elle, M.Désir, qui n’a critiqué ces lois que deux mois après leur adoption en novembre 2018, s’est en plus attaqué aux aspects les plus insignifiants, tout en considérant ces textes comme conformes aux normes.
D'après les nouvelles lois, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a le droit de suspendre des médias pendant une période de campagne électorale, s’il juge qu’ils diffusent de fausses informations. Les plates-formes numériques (Facebook, Twitter, etc.) sont soumises à des obligations de transparence lorsqu'elles diffusent des contenus contre rémunération.