Le HCR s'alarme de l'expulsion de réfugiés nigérians du Cameroun

«J'appelle le Cameroun à maintenir ses portes ouvertes ainsi qu'à mettre en œuvre la politique et les pratiques d'hospitalité, à cesser immédiatement de procéder aux retours forcés, et à respecter pleinement ses obligations en matière de protection des réfugiés en vertu de sa propre législation nationale et du droit international»,

a déclaré Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué rendu public le vendredi 18 janvier.
L'Agence des Nations unies pour les réfugiés dit avoir été alarmée par la nouvelle de l'expulsion par le Cameroun, la semaine du 14 au 18 janvier, de plusieurs milliers de réfugiés vers l'État de Borno, au nord-est du Nigeria, une région en proie à la violence de la secte islamiste Boko Haram. Cette sortie du HCR fait suite au dernier retour forcé de 267 réfugiés nigérians en date du 16 janvier. Ils avaient traversé la frontière vers le Cameroun en 2014. L'agence de l'Onu se dit inquiète pour la sécurité et le bien-être de ces personnes.

«Cette action complètement inattendue met en danger la vie de milliers de réfugiés», dénonce Filippo Grandi.

Environ 9.000 Nigérians avaient traversé la frontière vers le Cameroun dès le 14 janvier, après une attaque menée par des militants de Boko Haram, qui ont saccagé la petite ville frontalière de Rann, dans l'État de Borno, au Nigeria. Ces djihadistes ont pris pour cible des installations militaires, des civils et des complexes humanitaires. Au moins 14 personnes auraient été tuées, selon le HCR.

Le Cameroun héberge actuellement plus de 370.000 réfugiés, y compris 100.000 originaires du Nigeria.